Cogitations et actions
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05-11-2021 |
Résilience alimentaire, mode d'emploi
(3ème partie)
Nouvel épisode dans la
véritable saga de la transition alimentaire qui s'ouvre à nous et
dont le livre proposé par Les greniers d'abondance a déjà fait ici
l'objet de deux éclairages (voir chroniques 116 et 118). Poursuivons
donc avec une saga dans la saga, à savoir une réappropriation
hautement symbolique et véritable nerf de la guerre :
l'autonomie en matière de semences. Le sujet est désormais assez
connu puisque de grands groupes privés semenciers, qui monopolisent
depuis la révolution verte et la mise en place de l'agriculture dite
« conventionnelle » une activité traditionnellement
réalisée par les paysans eux-mêmes, ont été mis en cause.
Parallèlement, il y a eu un processus de redécouverte et la volonté
de préserver les variétés anciennes pour différents motifs allant
du goût meilleur à la désolation face au paysage esthétiquement
de plus en plus pauvre des produits proposés (pensez aux tomates),
en passant bien sûr par une prise de conscience face à ce qui était
en train de se jouer en matière de perte de biodiversité cultivée
et d'indépendance concernant le processus même de développement de
toute plante. On peut donc dire que les choses ont bougé mais pas
suffisamment au regard des enjeux qui se profilent à l'horizon, pour
ne pas dire qui le façonnent déjà.
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04-11-2021 |
Résilience
alimentaire, mode d'emploi (2ème partie)
Après la pause champignon (voir
chronique précédente), replongeons-nous donc dans le
guide-non-guide-tout-en-étant-guide proposé par Les greniers
d'Abondance pour travailler à l'évolution du système alimentaire
par la structuration de systèmes alimentaires locaux. 11 voies sont
ainsi explorées et il est fort à parier que le succès de telle ou
telle entreprise à tel ou tel endroit doit reposer non pas sur l'objectif de couvrir tous
ces items en même temps mais de définir des priorités, une
architecture globale, une planification adaptées à chaque
problématique territoriale. Car en l'état, tel qu'on peut le voir
sur un schéma de synthèse en double page 46-47, le travail à réaliser
est assez immense, sans doute parce que l'on sait agir en sous-main des
dynamiques liées aux représentations culturelles et aux rapports de
force politiques, autant dire des forces dont le changement est
sans doute le plus difficile à opérationnaliser. On peut aussi voir
les choses autrement et se dire -c'est en tout cas mon cas- qu'au
point où nous en sommes de la faillite des idéologies et des grands
discours, d'autres bien inspirées diraient des « bla bla
bla », alors autant expérimenter, doter les récits de demain
des exemples d'aujourd'hui.
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03-11-2021 |
La
pause champi, champignons
Ah,
vous aimeriez bien connaître la suite de la chronique 116 sur la
résilience alimentaire et l'action des collectivités locales en la
matière ! Ah comme je vous comprends mais... mais... mais il va
falloir un peu attendre et c'est, figurez-vous, pour la bonne cause.
Car, figurez-vous encore, c'est bientôt Noël. On pourrait dire
qu'on s'en fout, que c'est banal, qu'on est bien trop déprimés pour
fêter quoi que ce soit, que c'est toujours la même chose et qu'en
même temps c'est jamais la même chose, qu'on voit bien que vous
êtes confus à force d'être déprimés... bref, c'est précisément
le moment de se ressaisir et de jouer le jeu puisque la vie c'est ça,
c'est avant tout jouer sérieusement le jeu. Pour cela, rien de tel
que de faire sa petite part, comme le colibri-cui-cui, et pas toujours
attendre que ça vienne d'en-haut la bectance-cui-cui. Les maires et
autres présidents, l'action locale et pourquoi pas internationale,
ok, bien sûr que c'est important. Mais vous face à vous-mêmes
aussi c'est important et rien de tel que se mettre au DIY, le fameux
Do It Yourself, alias "démerde zidich" comme disait mon père quand
j'étais petite et j'espère bien retranscrire ce mot à la sonorité
unique. Et vraiment rien de tel que cultiver ses propres champignons,
ça vous changera sans jeu de mot mais je l'avoue avec une certaine
lourdeur (assumée) de vos plantes de pied un brin hallucinées.
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02-11-2021 |
Résilience
alimentaire, mode d'emploi
(Première
partie)
Comme ce sujet me semble
essentiel à la fois pour avancer sur l'alimentation en elle-même
(mieux manger, progresser en faveur de notre santé et de celle « de
la planète ») mais aussi parce que ce sujet est transversal,
inclut différentes échelles territoriales, oblige à reconsidérer
manières de voir et de faire dans l'action publique, j'y reviens
aujourd'hui. J'y ai consacré plus particulièrement deux chroniques
publiées il y a peu qui sont pensées comme complémentaires avec
celle qui s'annonce. En effet, dans la n°112, il était plus
question d'une présentation générale du pourquoi et du comment de
la résilience alimentaire. Dans la n°111, je « descendais »
déjà à l'échelon local, celui des communes au travers d'une
réflexion sur l'action des maires pour préparer un éventuel
effondrement. Et bien sûr la question alimentaire est cardinale
puisqu'il s'agit d'un des besoins élémentaires de chacun et que les
maires seraient en première ligne pour y pourvoir et éviter le
développement de trop grands désordres. Heureusement il semble
qu'un certain nombre de choses ont été comprises sur ce chapitre,
la question alimentaire est désormais comme on dit « à
l'agenda » d'un nombre croissant de collectivités locales et
c'est une bonne chose non seulement pour avancer sur le fond mais
aussi pour dégager cette problématique de celle parfois pesante,
faisant écran, de la perspective d'un effondrement. Cela rejoint la
plus vaste question de la communication autour de l'écologie, de
est-ce que dire les choses comme elles sont (devenues, malgré une
prise de conscience et des alternatives déjà là dans les années
60 !) est anxiogène, de l'impact de ce caractère anxiogène
sur l'acceptabilité sociale. Personnellement, je pense que cet
argument a bon dos et j'aurais tendance à dire que cela ne sert à
rien d'être angoissé et paralysé, surtout quand on pense que cela
fait au fond bien le jeu de ceux qui résistent au changement, nous
ont conduit dans cette impasse et s'en lavent les mains. C'est un peu
comme si en plus du reste, je ne sais pas, au choix, crises
pétrolières, chômage, sida, crises financières, pandémie, il n'y
avait pas la place, jamais la place, comme par hasard jamais la place
pour discuter du sujet important, transpartisan par essence car
en prise directe avec le fondement et la finalité de tout, la vie:
l'écologie. Si on rajoute tout ce qui dans la société contribue à
détourner, coloniser attention et imaginaire, genre conso à gogo,
jeux vidéo idem et réseaux sociaux, on aura je pense un tableau
assez fidèle de ce qui empêche de se centrer sur l'essentiel.
Certes je caricature peut-être un peu et je ne suis sans doute pas
le meilleur exemple de diplomatie mais à vrai dire je ne suis pas
sûre que ce soit le problème. Le problème, le vrai, c'est le
manque de temps pour désormais repartir sur des bases saines, celles
dont nous sommes assurément capables si on apprend par ailleurs à
gérer individuellement la peur. Car certes il y a de quoi avoir
peur, tout le monde connaît les effarants et mauvais indicateurs en
matière d'autonomie alimentaire, mais il n'y a pas à développer
d'angoisse paralysante à ce sujet. Quelque part, il « suffit »
de se mettre en marche... et sans complexe car personne ni aucune
organisation n'a le monopole de cette expression :)
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31-10-2021 |
Ethique
et carnivorisme, là est la question
Au cas où vous ne
feriez pas partie de mon fan club, tout d'abord bienvenue, ensuite
vous avez tort, enfin bienvenue dans un monde de chroniques souvent
consacrées à la question de l'alimentation, de notre régime
alimentaire et donc à celle de la consommation d'animaux. Il s'agit
certes d'un intérêt personnel -et après tout j'ai le droit- mais
aussi d'une question de société tant il est clair que ces questions
posent problème et vont devoir trouver de substantielles solutions
pour avancer sur le chemin de la Transition.
Dans ce contexte, je
voudrais saluer et souhaiter bonne chance à une nouvelle revue
publiée en partenariat par les Editions de l'Echiquier et l'Obs.
Elle s'appelle « En mutation. Débattre des métamorphoses
écologiques et sociales » et vous pouvez dès à présent vous
procurer son n°1 consacré à une question plus que pertinente sur
le fond et plus que d'actualité tout court : Peut-on être un
carnivore éthique ? Très belle, notamment grâce à ses
nombreuses illustrations et à une véritable identité graphique
d'ores et déjà affirmée, elle est aussi agréable à manier et
coûte finalement le prix d'un livre tout simplement parce que son
contenu, sur 160 pages, s'apparente de par son effort informatif à
un véritable ouvrage. J'en profite pour vous signaler et vous
encourager dès à présent à commander le n°2 au prix de 15
euros ; il est prévu pour le printemps prochain.
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30-10-2021 |
Note
de lecture
Ce
que dit la recherche sur la reterritorialisation de l'alimentation,
point focal pour LocoBio
Comme
il est bon de prendre une certaine hauteur afin de voir en quoi elle
pourrait inspirer l'action locale, j'ai comme à mon habitude regardé
du côté de ce que disent non plus les acteurs de ce que l'on
appelle désormais « la gouvernance alimentaire territoriale »
mais les observateurs. Comme ce mouvement n'en est plus à ses
débuts, il suscite en effet des études très intéressantes, parmi
lesquelles celles de la géographe Camille Billion qui confronte 3
études de cas (Lyon, Nantes et Figeac en région Occitanie) à un
outillage conceptuel que je connais assez bien puisqu'il s'agit de ma
« planète d'origine », la science politique et l'un de
ses sous-champs disciplinaires : l'analyse des politiques
publiques. Bien que remontant à quelques années (2017) et c'est
important à noter car les choses bougent assez dans ce paysage, j'ai
choisi cet article initialement paru dans la revue Géocarrefour
parce qu'il offre selon moi une clef de lecture optimale pour
comprendre et accompagner ce qui se passe actuellement dans ce
domaine.
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29-10-2021 |
Allez,
tous à la diète !
Mais
comment ça, manger végane, c'est vraiment du sérieux ?
Le
titre de cette chronique est un clin d'oeil aux lecteurs des
chroniques précédentes qui, ayant pour ambition non dissimulée
d'aborder des chapitres un brin idéologiques et surtout de me
positionner comme candidate très officielle à la plus haute
fonction de l'Etat, c'est-à-dire locataire du Palais de
l'Elysée-Pissenlits, auront supporté des
phrases-à-rallonge-à-rallonge-pas-comme-celle-ci. Mais que
voulez-vous, c'est difficile de faire de la vulgarisation sur des
sujets complexes, on vous a dit com ple xes !.
Ensuite,
ce titre fait volontairement référence à un lieu commun qui
concerne tout mode d'alimentation alternatif. Bon, avec le végétarien
et le végan, ça va de mieux en mieux et d'ailleurs le captage par
des multinationales de l'agro-alimentaire de ces marchés au départ
de niche contribue à une certaine popularisation. N'empêche, on est
encore loin du compte en matière de conversions possibles. Oui, vous
avez bien lu : « conversions » ! Ah, on savait
bien que je cherchais à convertir, que je suis une « radicale »
et que même c'est pas bien et que même le monde qui nous entoure,
lui, n'est absolument pas radical. Non, ce que je veux dire par là,
c'est que mieux informer sur ces régimes alimentaires qui présentent
le double avantage de tenir la route scientifiquement du point de vue
de la santé et de contribuer à la transition climatique par la
baisse de consommation de viande, sans parler des aspects éthiques
liés à l'amélioration de la « condition animale »,
cela est une réelle nécessité. Bien sûr, chacun fait ses choix et
d'ailleurs ils peuvent évoluer tout au long de la vie, c'est ça qui
est bien justement avec la vie.
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