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Chronique / 7
23-05-2008
Si jeunes et déjà LocoBio !
 
Cette semaine, je voudrais mettre en avant une expérience que je  trouve sincèrement formidable. Il s'agit de l'initiative d'une école primaire québécoise, en parfaite adéquation avec ce que notre association entend promouvoir ...



 

Voici l'initiative en question : il y a deux ans, un professeur d'éducation physique et par ailleurs propriétaire d'une forêt d'érables à sucre constate que les cordes à sauter de ses élèves s'usent à vitesse grand V. La réponse logique, habituelle, aurait été  de continuer à en acheter des nouvelles. La consommation, toujours la consommation… Sauf que le dit professeur a l'idée d'utiliser les tubulures de plastic usagées, c'est-à-dire celles qui ne peuvent plus servir pour récolter l'eau des érables (et en faire ensuite du sucre pour de délicieuses crêpes, soit dit au passage). Mais quel est le lien entre les cordes à sauter et ces tubes en plastic, me direz-vous ? Eh bien on peut tout simplement mettre une partie de la tubulure autour de la corde pour la protéger et la faire durer plus longtemps. Ensuite, tout est allé assez vite, le dynamisme des enseignants et des enfants étant porté par l'esprit du temps et le « développement durable ». Chose incroyable, la première coopérative de l'enseignement primaire a ensuite été créée afin de donner un cadre aux activités de cette communauté. Car il s'agit bien d'une communauté scolaire, mais au-delà dune communauté citoyenne. Je m'explique : tous les élèves sont membres de la coopérative et y travaillent en fonction des capacités liées à leur âge. Ainsi, les plus jeunes (maternelles et premières années de l'élémentaire) coupent les tubultures en petits morceaux et les glissent dans une corde. Les plus âgés s'occupent quant à eux de la gestion, de la commercialisation et de la direction. 
Au fait, le président de la coopérative a …. 12 ans et je l'ai entendu parler lors de la remise d'un prix, il n'a pas la langue dans sa poche ! J'ai parlé de commercialisation car l'idée de départ, qui demeure d'ailleurs, est de répondre aux besoins de l'école. L'autonomie, quoi, avec des « déchets », quand on peut… Puis l'idée est venue de vendre des cordes pour financer des sorties, des projets particulièrement coûteux. Vous pouvez d'ailleurs en acheter en consultant le site de l'école : http://www.csbe.qc.ca/etincelle/ecolocorde.htm . (mais ce  n'est pas très LocoBio d'acheter si loin : mieux vaut produire nous-mêmes !).
A cette occasion, vous pourrez aussi voir que les sorties en question alimentent la radio de l'école car les enfants occupent l'antenne en  direct une demi-heure par jour. Laquelle radio fonctionne grâce à une
éolienne… On croirait que je le fais exprès pour mettre la pression, mais c'est véridique ! Je ne dirais pas que le restaurant scolaire s'approvisionne en produits locaux et bio car on ne va plus me croire et, là, on aurait raison, car je n'ai pas vérifié.
De cette expérience, je tire au moins deux conclusions : la démarche LocoBio donne de bons résultats et ne doit pas concerner que l'alimentation. Il faut absolument voir comment restructurer une économie locale à chaque fois que cela est possible. Les cordes à  sauter, franchement, ça a l'air marginal. Moi, je trouve cet exemple au contraire très emblématique. La deuxième conclusion, c'est la sensibilisation des jeunes car s'ils pratiquent très tôt, avec des adultes qui leur font la démonstration que c'est possible,
l'entrepreunariat et la citoyenneté, alors ce sera gagné. Alors, tous à vos cordes à sauter en Rhône-Alpes ?
 
Yolaine de LocoBio, 23 mai 2008

 
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