Chronique
159
Du
pain sur la planche low tech
Hello
a tutti, j'espère que vous allez bien. Alors nous voici en juillet,
juillet d'une année qui sent le drôle, comme un air de
précipitation dans le cataclysme, DONC dans la Transition
écologique. Vous me connaissez, non je ne commencerai pas cette
chronique par de mauvaises nouvelles qui vous achèveront un peu plus
ou qui vous mettront la tête dans le sac des fois qu'elle n'y soit
pas déjà (la chance!). Non, c'est pas le genre de la maison de
vouloir réveiller les consciences et encore moins de faire preuve de
sadisme. A force, vous me connaissez : je suis un roc
inébranlable de chez roc de positive attitude :)
Donc,
non je ne vous parlerai pas des glaciers qui se cassent la gueule,
tuent ; à quoi on pouvait s'attendre d'autre franchement avec
une telle chaleur on ne le répètera jamais anormale à cause des
activités humaines ? En Italie, où cela s'est passé et se
repassera et se passera ailleurs et repassera ailleurs, on est gêné
dans les médias car on oscille entre petits gestes que chacun peut
faire et rebelote mater dolorosa en mode la religion nous sauvera.
Rien ou pas grand chose et jamais assez pour secouer une bonne foi
pour toutes les vrais responsables, à savoir les acteurs économiques
et politiques dominants. Car le fait de dominer oblige moralement.
Si on est capable de défendre ses intérêts individuels et de
batailler pour se hisser à la tête de l'Etat alors que personne ne
vous a rien demandé, c'est que vous êtes d'une trempe qui vous
anime, vous motive à vous positionner au-dessus en termes de droits
mais aussi de devoirs. On cherche donc en ce moment ce cher Premier
Ministre italien qui a pourtant été si prompt à manier la
répression à coup de pass vaccinal dans son paraît-il cher pays.
Non seulement il a planté son économie et compte (comme la France,
mais davantage) sur l'Europe pour payer pour sa gestion autoritaire
désastreuse de la crise sanitaire (rien à voir avec les Suisses qui
ont déjà retrouvé l'équilibre financier) mais en plus ce si beau
pays voit ces jours-ci l'état d'urgence déclaré pour cause de
sécheresse. Car figurez-vous que l'inaction climatique
ultra-coupable a quand même réussi à quasi désanimer un
fleuve non seulement symbolique mais également clef pour
l'agriculture, donc cette aussi chère industrie agro-alimentaire
italienne, le Pô. Il faut quand même le faire et c'est affligeant,
plus question de rouler des mécaniques et de blablater, on veut
des actes maintenant, de l'anticipation que diable pour les
écosystèmes dont nous sommes tous partie prenante ! Moi
qui adore ce pays -et d'ailleurs ma réflexion n'a rien à voir avec
critiquer un autre pays- et qui le sais si sensible au motif de la
culpabilité, je ne comprends pas que la honte ne soit pas plus
motrice.
Bon,
on pourrait dire la même chose à propos de la guerre en Ukraine qui
se poursuit sans émouvoir substantiellement quiconque. On voit bien
que ce n'est pas sur notre sol car l'action serait bien plus
énergique et sans doute concluante. Décidément, malheur à ceux
qui sont aux marges de cet espace si protégé qu'est l'Europe telle
que dévoyée par ses gestionnaires (pas l'esprit européen
progressiste et ouvert) et surtout, n'ayons pas la mémoire courte,
malheur à ceux qui arrivent trop tard ou trop tôt. C'est vrai quoi,
quand le bloc de l'Est s'est effondré, on a moins tournicoté du cul
et on s'est plus bougés pour vite intégrer les pays du bloc de
l'ex-URSS. Il se passe quoi là ? Le marché européen est assez
large, c'est déjà assez compliqué de prendre des décisions à 20
et des brouettes, et puis l'Ukraine franchement, on va pas non plus
en faire tout un symbole non plus, il faut se détendre? Bien sûr.
Non. Tout comme non trouver comme normal ce dont je ne vous parlerai
pas, pas le genre de la maison, je l'évoque juste : y'a
personne qui tilte quand le même mois un imbécile nous annonce que
bientôt les IA (les dites intelligences ultra-artificielles) seront
bientôt dotées de conscience -ciel, rien que ça!- et au même
moment un Président décidément bien petit garçon découvre que la
République est peut-être plus qu'un, que dis-je, que son bac à
sable... et que donc, merde, il va falloir, putain non, et si,
partager le pouvoir parce que majorité absolue plantée aux
dernières législatives ? Punaise, c'est vraiment con et on est
navré d'un tel réveil si brutal, surtout que cela signifie
gouverner, du moins on verra bien comment ça se passe, si la maladie
des décrets, ordonnances et circulaires en douce se poursuit comme
au mandat précédent, bref cela signifie quand même au passage
gouverner avec un groupe d'extrême droite pas franchement au top sur
le chapitre de la priorité des priorités : la Transition (sans
parler du reste).
Je
sais : vous me trouvez monomaniaque, un peu sur les bords
excitée de la Transition, la Transition, toujours la Transition.
Mais que voulez-vous que j'y fasse ? Moi comme d'autres,
certains plus, d'autres moins, nous faisons, nous au moins nous
faisons. Alors comment ne pas être insurgés devant un tel état des
choses ? Et d'ailleurs l'insurrection gagne fort heureusement
les couches privilégiées qui, je le répète, ont plus de
responsabilités que d'autres face à cet enjeu unique car essentiel.
En effet, elles sont dotées de toutes les formes de capital, tant
matériel que culturel et symbolique, donc il est proprement
inadmissible que les plus privilégiés ne se sentent concernés par
rien et donc ne fassent rien, même pire : continuent dans leurs
4x4 urbains inutiles, prennent l'avion et achètent bio pour leur
seule santé sans se soucier de la provenance des produits. Je disais
donc que l'insurrection gagnait fort heureusement et je salue ici,
histoire de basculer tranquillement dans la partie que vous attendez
tous, la partie po-si-ti-ve et cons-truc-ti-ve de cette chronique,
oui je salue tous ces étudiants de grandes écoles qui profitent
de leur remise de diplôme pour alerter sur l'urgence climatique.
Et pas les moindres : on parle ici d'une jeunesse consciente (on
verra dans quelques années si elle sera allée jusqu'au bout et si
les aînés en charge de les accueillir dans le monde du travail ne
les auront pas broyés, toute la question est là), les élèves de
Polytechnique, HEC, Sciences Po et AgroParisTech. Autant dire
d'habitude des gentils rouages du système appelés à faire perdurer
le système en question grâce aux enseignements de leur chère
école. Or c'est précisément là que le bas blesse et que la
révolte est intéressante : ces chères têtes blondes (car
elles le sont souvent encore beaucoup même s'il y a des progrès en
matière de « mixité sociale ») osent renvoyer leur
propre école à ses responsabilités, c'est-à-dire au message
fondamentalement immobiliste et toxique dispensé via les cours...
lesquels, faut-il le rappeler, se font grâce aux deniers publics
donc grâce aux impôts du contribuable par ce biais également
embarqué dans la sauvegarde du système. Bon bien sûr, comme on
pouvait s'y attendre, la majorité des enseignants et des directions
a été surprise et s'est offusquée. Et on imagine le flip
désormais, bientôt ils vont mettre les remises de diplôme en
distanciel pour être sûrs de pouvoir couper la chique-micro à qui
l'ouvrirait trop. En tout cas, pour cette année, ce qui a été fait
l'a été, c'est bien, ça a été bien relayé dans l'espace public
et donc oui : les apprentis dominants ont peut-être compris,
compris que de toute façon s'ils sont comme les générations
précédentes massivement complices, bien sûr que ça ne tiendra
pas, que ça va péter et qu'outre leur éthique personnelle qui
pourrait être mise à mal, ils ne pourront pas jouir comme vendu de
tous les biens par leurs études et efforts consentis.
Vous
le voyez, la terre tremble donc dans tous les sens du terme et
j'attaque direct avec une rafale naturellement pacifique
d'initiatives allant dans le bon sens de la Transition. « Bon
sens » car oui oui oui il n'y a rien d'autre comme horizon que
la Transition et il faut se magner, sinon ça va se dégrader et se
cliver de plus en plus ; on aura beau jeu d'encore critiquer les
radicaux écolo, et pourquoi pas tiens l'écologie de rupture ?
C'est par pur bon sens qu'il faut aller dans le sens de cette
Transition car pour une fois que tout converge et qu'il suffit de se
mettre d'accord, profitons-en et agissons. Alors, comment ?
-
Agir
ainsi permettrait d'abord de ne plus contribuer à la boucherie
quotidienne mais aussi à des boucheries ponctuelles comme la
dernière crise de la grippe aviaire
qui s'est traduite par des millions de volatiles au mieux gazés par
des intérimaires non formés, volatiles dont beaucoup n'étaient
pas infectés et dont d'autres infectés ont été enterrés sur
place (quelle logique sanitaire implacable, décidément), mais
aussi par une véritable boucherie humaine puisque ce sont une fois
de plus les petits éleveurs qui ont trinqué face à
l'agro-industrie protégée par les services d'Etat. On a peu
entendu parler des séjours en hôpitaux psychiatriques -par
ailleurs eux aussi abandonnés tout comme la justice et l'éducation,
la santé en général- et des suicides qui ont suivi cet
acharnement à éradiquer tout sauf le système capitaliste qui
sous-tend la souffrance animale aussi bien humaine que
non-humaine.Il peut ne pas être inintéressant de voir à ce sujet
comment la question est traitée on dira « techniquement »
par le gouvernement et, par contraste, beaucoup plus complètement
par les premiers concernés (exception faite de tous ces pauvres
volatiles) via la Confédération paysanne et sources scientifiques
à l'appui:
https://agriculture.gouv.fr/influenza-aviaire-la-situation-en-france
et
https://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/articles/documents/DossierdePresse_07062022(1).pdf.
Ensuite,
lever le pied sur la consommation de produits d'origine animale
permettrait de ne pas cautionner la fuite en avant qui caractérise
aussi l'aquaculture.
Car la consommation de poisson est présentée comme une alternative
à celle de viande ressemblant, il faut le dire, à de la chair
humaine et pouvant à ce seul titre dégouter et donner des ailes
végétariennes. Or cela est tout aussi problématique d'un point de
vue moral car, faut-il le rappeler, un poisson souffre quand il est
pêché et plus encore quand il meurt longuement d'étouffement car
il n'est plus dans son élément... et plus encore encore quand il
est piétiné. Mais la problématique demeure aussi concernant la
durabilité comme critère appliqué à ces élevages. En effet,
pour consommer nous des poissons, eh bien ce n'est pas un scoop :
eux aussi doivent bien manger. Or leur nourrissage pose problème
puisqu'il repose parfois en grandes quantités sur des farines... de
poissons provenant d'autres latitudes et privant donc ailleurs des
populations de denrées nourricières. A ce titre, on peut se
référer par exemple à
https://www.geo.fr/environnement/l-aquaculture-menace-la-securite-alimentaire-des-pays-en-developpement-170390
-
Outre
ces actions, il est aussi possible de plus faire attention aux
étiquettes et plus généralement au sens des mots, pourquoi
pas participer à une révolution sémantique profitable à
tous.tes ? Revoilà les consommacteurs.trices que vous êtes et
que je suis en piste, bien décidés à utiliser leur conscience de
consommateur -et cette conscience-là, ce n'est pas rien!;)- pour
faire pression et participer à de fertiles évolutions. Or il y a
du nouveau en la matière et ce nouveau ne profite pas a priori aux
non-consommateurs de viande, du moins à ceux ayant pris le parti de
lever le pied sur elle. De quoi s'agit-il ? D'un décret, donc
de ce qui permet d'appliquer concrètement une loi, en l'occurrence
à partir de l'automne prochain et qui interdira aux produits à
base de protéines animales de s'appeler -comme jusqu'ici et
ailleurs dans la majorité des pays européens qui pourront
tranquillement continuer d'importer sans cette restriction leur
marchandise en France débile et rétrograde- « steak »,
« saucisse » ou « lardon ». En clair, la
terminologie animale présentée comme traditionnelle et
préservant sans filtre les intérêts du fort lobby de la viande ne
sera réservée qu'aux produits d'origine animale afin, bien
sûr, de « ne pas tromper le consommateur » et de faire
preuve d'une pleine « transparence ». S'il ne s'agissait
pas d'un sujet sérieux et même dramatique pour les bestiaux
finissant en pâtée -parfois pour chien d'ailleurs-, on rigolerait.
Oui, on rigolerait devant les steaks de bœuf présentés comme
source d'énergie et souvent plein de graisse plutôt que de chair
et de muscles. Que dire du jambon non plus de porc mais désormais
aussi de poulet ou de dinde parfois recomposé à un point qu'il
supporterait sans souci la comparaison avec les fameux cordons bleus
figurant au palmarès de tant de cantines ? Oui, on rigolerait
sauf qu'il ne faut pas du tout rigoler et au contraire prendre une
fois de plus la bataille des mots au sérieux car derrière eux il y
a le sens des choses et avec cela il ne faut certainement pas
rigoler, aucun travestissement n'est possible. Donc laissons aux
carnés l'usage de mots carnés si ça leur chante et faisons
confiance aux promoteurs d'une alimentation végétale pour utiliser
des mots tout simples dont la langue est riche de longue date comme
« galette » (de céréales et de légumes) et en
inventer d'autres qui ne tromperont personne. Assumons, oui assumons
chacun d'afficher les composants réels de tel ou tel aliment et de
le nommer en fonction. On ne se portera que mieux avec la fin du
flou, quel qu'il soit, car c'est trop souvent de flou et d'enfumage
à grand renfort de manipulation sémantique légalement validée
dont nous souffrons. N'est-il d'ailleurs pas ironique d'entendre à
ce sujet de petits éleveurs s'insurgeant contre les gros du secteur
qui disent « gaver » les volailles alors que pour eux ce
geste doit se faire dans les règles de l'art et requiert en
particulier plus de temps que mis par l'agro-industrie ? Comme
quoi, quand on veut ne pas être insensible à cette problématique
qui va du réel aux mots pour le dire, donc à l'étiquetage, on
peut trouver des alliés insoupçonnés.
-
Bon,
allez maintenant tous au boulot ! On sort ses outils qu'on a
certainement au grenier ou sous son lit, entourés de toiles
d'araignée, et on
agit aussi en croisant alimentation et low tech !
J'en vois d'ici qui disent : mais qu'est-ce que c'est encore
que ça, qu'est-ce qu'elle nous sort, on voit pas très bien le
rapport. Alors d'abord c'est pas bien gentil de penser comme ça
parce qu'au bout de plus de 15 ans de LocoBio et de presque 160
chroniques (entres autres actions), vous pourriez me faire davantage
crédit. Ensuite, si si, je vous assure, il existe bel et bien un
lien entre la sobriété énergétique appliquée à nos objets du
quotidien et notre alimentation. Et dans
ce domaine aussi, bonne nouvelle, vous pouvez être opérants,
récupérer ce dont vous avez lentement été dépossédés, souvent
sans le savoir ou très très consciencieusement/paresseusement
(à ce propos, voir le très pertinent livre Homo
confort. Le prix à payer d'une vie sans efforts ni contraintes
par
Stefano Boni,
https://www.lechappee.org/collections/pour-en-finir-avec/homo-confort).
Je rappellerai juste que la
sobriété n'est pas une lubie
faite juste exprès pour empêcher le monde de tourner en rond (il
le fait bien assez tout seul, le monde humain) mais un impératif
encore récemment rappelé par le Haut-Conseil pour le climat; voir
https://www.hautconseilclimat.fr/publications/rapport-annuel-2022-depasser-les-constats-mettre-en-oeuvre-les-solutions.
Avant toute chose, pour se faire une idée générale du concept et
de son actualité, je renvoie au toujours formidable quotidien de
l'écologie en ligne (…) Reporterre
qui a récemment publié un article sur le sujet à l'occasion de la
tenue du festival dédié à ces solutions
technologiques alternatives:
https://reporterre.net/Cuisiner-ecologique-la-recette-low-tech-des-fours-solaires.
Le témoignage d'une participante en dit long sur les
enjeux de réappropriation de la part vivante en nous au-delà de
l'aspect strictement matériel :
«
La
société moderne nous a fait croire que tout serait plus facile,
mais elle nous a vidé
de notre essence créative.
J’ai l’impression de redevenir un enfant avec de
l’imagination
et l’envie de créer des choses
». Le seul souci qu'il peut y avoir en la matière est de bloquer
sur la question initiale : par
quoi commencer ?
A laquelle on peut rajouter : quoi faire quand je vis dans un
appartement potentiellement sans balcon ni terrasse, après tout
comme un grand nombre d'urbains dans notre pays ? La pulsion de
l'enthousiasme risque de très vite céder la place à l'ombre si
fatale du découragement (ton dramatique:)). Or ce serait dommage de
s'arrêter en si bon chemin, surtout que la low tech repose
justement sur l'entraide que l'on peut trouver dans des antennes de
l'association près de chez soi (voir
https://lowtechlab.org/fr/les-outils/annuaire).
Ensuite, outre les formations payantes existant ici ou là et se
multipliant d'ailleurs à vitesse grand V, il y a comme bonne porte
d'entrée les tutos
du low tech lab qui, d'ailleurs, ne traitent pas que de l'alimentation mais des
appareils dont nous avons besoin à titre domestique/personnel comme
les toilettes sèches, le chauffage ou l'ordinateur. Je passe sur
les vidéos reprenant des éléments souvent connus de DIY
(Do It Yourself) pour transformer et conserver les aliments, se
donner la pêche aussi au passage,
du type boissons fermentées, ou alors produire en amont de la
nourriture avec par exemple la culture de champignons.
Pour
bien démarrer, je recommanderais donc le « frigo du désert » qui permet à mon sens de déjà
se familiariser avec le fait de faire par soi-même quelque chose de
très abordable techniquement et financièrement mais aussi de
commencer à vider son propre frigo de ce qui peut l'être afin,
pourquoi pas, d'en prendre un plus petit qui consommera moins. C'est
d'autant plus vrai si vous doublez cet équipement d'un garde-manger
qui rappelle finalement des aïeux pas si loin dans le temps et des
peuples encore nombreux à la surface de la Terre. Côté cuisson,
il y a un moyen de recoller
aussi avec un savoir-faire ancestral venu du nord de l'Europe grâce à la marmite norvégienne qui,
personnellement, me rappelle la cuisson dans des fours naturels
faits de braises dans le Pacifique. Alors pourquoi ne pas vous
lancer? Pour cela, rdv sur:
https://wiki.lowtechlab.org/wiki/Frigo_du_d%C3%A9sert,
https://wiki.lowtechlab.org/wiki/Garde-Manger et
https://wiki.lowtechlab.org/wiki/Marmite_norv%C3%A9gienne.
-
Si
après tout ça vous avez encore du jus et du temps, ce qui devrait
a priori être le cas en cette période déjà bien estivale (2
canicules au compteur en ce début juillet), je
vous conseille comme toujours des lectures d'une intensité de
subversion totalement recommandée en ces temps soit d'immobilisme soit de confusion peu propices au
changement. Dans la lignée du lab tech, se balader sur le
site du media web indépendant Les-communs-dabord.org est tout à fait passionnant car cela permet de raccrocher les
wagons au sens où il y est tout aussi bien question de jardins
partagés que d'encyclopédie collaborative et tout cela est mis en
perspective (enfin un récit, que diable, on nous bassine assez avec
cette injonction d'un récit alternatif pour savoir où on va et si
c'est « sexy »!). Comme vous le savez, LocoBio marche
sur 2 jambes, à savoir l'approche
individuelle et l'approche collective de ce qui peut être fait. Sur le second point, j'ai plus
particulièrement relevé le titre suivant où il s'agit d'habiter
de manière sensible le territoire,
autant dire une révolution certaine qui, une fois n'est pas
coutume, nous fera réintégrer en nous certaines évidences gommées
par la dite « Modernité », planificateurs d'aujourd'hui
et de demain vous pouvez vous en inspirer :
https://www.les-communs-dabord.org/parution-les-communs-un-autre-recit-pour-la-cooperation-territoriale-coordonne-par-sigrid-aubert-et-aurelie-botta-editions-quae-mai-2022.
Pour enfoncer le clou car il y a grand besoin d'une
nouvelle relation au vivant fondatrice de tout le reste -actions individuelles et collectives-, voici une référence
pertinente qui vous
ouvrira tout un horizon, celui du vrai monde de demain :
https://www.lepassagerclandestin.fr/catalogue/boomerang/les-arbres-doivent-ils-pouvoir-plaider-2.
Pour revenir à nos moutons plus strictement « systèmes
alimentaires » et « politiques publiques »,
n'hésitez pas à consulter le dernier rapport du think thank alias
groupe de réflexion Terra Nova (de gauche « gentille »
cad disant de manière non corrosive des choses qui quand même
grattent) :
https://tnova.fr/societe/alimentation/vers-une-securite-alimentaire-durable-enjeux-initiatives-et-principes-directeurs.
C'est utile pour tout décideur mais aussi pour tout citoyen
entendant bien ne pas se laisser déposséder de l'essence même de
sa citoyenneté, à savoir l'information et la capacité d'infléchir
les politiques tant locales que nationales, voire européennes. Je
terminerai par le chouchou de mes chouchous car j'assume
parfaitement d'en avoir vu la qualité de cette publication, à
savoir le toujours sensationnel et éclairant Zadig.
Toutes les France qui racontent la France
du perspicace et discret journaliste Eric Fottorino. La livraison
actuelle contient une enquête
rageante juste ce qu'il faut sur la bétonisation du pays par
Internet,
ou comment l'e-commerce et les data centers bouffent littéralement
de la terre nourricière et conduisent en outre à une
artificialisation croissante des sols incompatible avec une bonne
santé environnementale (https://www.zadiglemag.fr,
numéro 14 actuellement en kiosque mais je recommande l'abonnement
car autant soutenir ce qui nous nourrit et s'avère de qualité
aussi bien physiquement qu'intellectuellement, sans compter le
moindre coût). L'avantage de cette revue est qu'elle est magnifique
et vous apportera plaisir
des yeux et distraction,
deux plaisirs particulièrement nécessaires en cette période où
on les cherche un peu... beaucoup.
Citoyennement
vôtre,
©Yolaine
de LocoBio,
Juillet
2022
|