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Cogitations et actions
Chronique 149
25-02-2022

 

Chronique 149

Sur le fil d'actu/du rasoir/à plomb #2

Février dans le monde et en-deçà


 

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  • NO COMMENT, alias « Shame shame on you »

Je pense que tout le monde est au courant : l'Ukraine a été envahie dans la nuit du 23 au 24 février par la Russie et bien naïf qui aurait pu penser et qui a pu faire croire qu'il allait en être autrement. C'est vrai quoi, après presque deux ans de pandémie, on n'en est pas encore sortis mais on commençait à se dire que la petite guéguerre décrétée par le cher Président de notre moribonde République contre le virus et les anti-passes, elle était bien jolie mais on allait commencer à se faire chier. (A noter que si je suis vulgaire, c'est parce que toute cette réalité-là qui nous est imposée l'est). Alors donc on est en pleine et totale régression à cause, une fois de plus, de mecs narcissiques qui semblent toujours avoir besoin d'un os à ronger et, comme par hasard, ils ne rongent jamais le leur mais envoient les autres sur le front pour nourrir un délire visiblement sans fond.

Soyons clairs : évidemment que je ne mets pas nos hautes autorités sur le même plan qu'un régime déclarant ouvertement une guerre. Seulement il ne faut pas être naïfs non plus : mettre l'accent sur les préoccupations, les ennemis extérieurs, est un classique de tout gouvernement pour sauter à pieds joints sur le traitement de problématiques internes. Or on ne peut pas dire qu'il n'y ait aucun problème en France, à commencer par la fausse levée des restrictions concernant le passe vaccinal et contrairement à ce que l'adroite et vicieuse communication gouvernementale a fait avaler à environ tous les media et la société incroyablement soumise. Une citoyenneté de 2de classe a bel et bien été instituée dans notre pays et elle prévaut jusqu'à preuve du contraire, lequel contraire serait un retour à la normale avec sa suppression. Sachant que c'est la tendance générale tout autour de nous et sans conséquence sanitaire négative, donc sans motif sérieux. Et sachant que les contestations n'ont jamais faibli même si elles ont été minimisées, discréditées et limitées par la pression sociale relais d'un gouvernement jouant avec le feu du fait de sa vacuité idéologique et de son inexpérience politique. Cette contestation a d'ailleurs récemment animé un rapport des sénateurs (ouf, ils ne dorment pas tout à fait!) qui mettent en doute l'utilité du passe vaccinal (scoop, sans déconner!), en demandent la fin et, last but not least, demandent plus de transparence dans la gestion de la pandémie (cf https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/24/covid-19-la-commission-des-affaires-sociales-du-senat-appelle-a-supprimer-rapidement-le-passe-vaccinal_6115134_3244.html). On aimerait être morts de rire mais on a un peu trop de choses en travers à ce propos pour le moment... et sans doute durablement. Enfin, il ne faut pas oublier que le passe de même que les sommes effarantes mal utilisées pour soi-disant gérer la pandémie coûtent un argent fou, sur le dos du contribuable, lequel contribuable peut être en même temps une vache à lait qui donne au gouvernement les moyens de le priver de ce qui le nourrit (la culture, par exemple. Voir https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/02/12/nouvelles-aides-publiques-pour-le-cinema-et-le-spectacle-vivant_6113373_3246.html) car il est devenu un citoyen de 2ème zone. Une récente interview d'un chercheur sur le rôle social de la dette publique est à cet égard plus qu'éclairante sur de troubles mécanismes de dépendance qui asphyxient comme par hasard ce qui doit être notre cap le plus cher, la démocratie : https://www.mediapart.fr/journal/economie/230222/comment-la-dette-publique-discipline-la-democratie. Bon, je passe bien sûr sur tous les autres problèmes non réglés dans ce pauvre et beau pays que ses dirigeants ne méritent décidément pas. On aimerait que les élections présidentielles soient l'occasion d'une bonne grosse mise à plat, que l'on parle enfin de santé en général, de santé publique ET environnementale, de notre système de santé par exemple, que l'on arrête de dire qu'il n'y a pas assez de lits, de personnel, que c'est à cause de ça qu'on déprogramme, etc etc etc..., mais tout laisse prévoir à l'opposé une campagne-éclair par un non-candidat surfant sur son statut gaullien bien trop large pour ses épaules « au dessus des partis », sans oublier l'usage une fois de plus de fonds publics à des fins électoralistes, et pourquoi pas au final le même hold-up que voici bientôt 5 ans en se posant en rempart de pire que lui.

Bien sûr qu'il faut faire front commun avec tous les citoyens menacés où qu'ils soient. Mais pour faire front commun, il faut d'abord faire pays uni. Et c'est quand qu'on fait tous front commun pour le vrai, grand seul défi : la Transition ? Assez de diversions et de contre-feux (manipulation de base), assez de retard, assez de mal tout court. Ceux qui nous gouvernent doivent montrer qu'ils sont vraiment différents et pas seulement selon de faux slogans de (dis)rupture, ils doivent assumer les responsabilités pour lesquelles ils ont été élus, c'est-à-dire protéger des vrais dangers qui nous menacent tous. Ils doivent être exemplaires et animer une dynamique mondiale coercitive et persuasive pour aller dans le sens de la liberté et d'un véritable progrès. Tels sont les enjeux de la géopolitique, il n'y en a pas d'autres et on pourra certes juger le Président russe sur sa responsabilité d'avoir déclenché une guerre dont on attend la fin la plus rapide, mais il ne sera pas le seul à devoir rendre des comptes face au peuple souverain et à la morale. Si Camus était là, bon sang, que dirait-il ?

 

  • BOF, alias c'est vraiment comment ça qu'on va changer de monde ?
Conserver la Nature ou vivre en harmonie en son sein, tout simplement ?

J'avoue, ce mois-ci, j'ai été interpellée par le titre de l'article suivant : https://reporterre.net/Une-conservation-extreme-de-la-nature-pourrait-entrainer-des-famines. Je dois même dire avoir totalement halluciné de voir la manière dont la question était toujours et encore posée, à savoir : que va devenir l'Humanité ? Personnellement et politiquement, je m'en moque car ce n'est pas le sujet et tant que l'on posera la question ainsi, on ira droit dans le mur non seulement sur le plan de l'éternelle morale mais aussi de celui, plus pragmatique mais non moins salutaire, de notre propre survie. D'accord, je veux bien que la question se pose effectivement de la sanctuarisation et de ses effets, notamment qu'est-ce que cela signifie d'enclore des terres parfois sans l'accord de populations autochtones et en les privant de ressources alimentaires qu'elles gèrent sans doute avec moins de prédation que le système capitaliste dominant. Certainement la prise de conscience en Occident de la possibilité de certains outils de préservation est intéressante. Mais le vrai sujet demeure l'écosystème à petite et grande échelle donc les interactions entre règnes et espèces à l'intérieur et entre ces écosystèmes de fait imbriqués. Allo allo, c'est quand qu'il va y avoir quelqu'un au bout du téléfon ?



  • SO WHAT ?
    Effondrement, vous avez dit effondrement, mais quel effondrement ?

On taxe souvent les « écolos » de catastrophistes, d'ennuyeux, d'utopistes, de gna-gna-gna-je-ne-sais quoi et je m'en fous car que ceux qui critiquent se regardent d'abord et disent ce qu'ils font exactement de leur vie pour changer les choses. Car oui c'est un devoir et personne ne peut désormais avoir voix au chapitre démocratique s'il n'oeuvre pas d'abord pour ce qui nourrit la démocratie, à savoir nos besoins de base, eau, air, toit sur la tête, alimentation etc... pour tous. Et donc suivant cette petite musique rudimentaire anti-verte, l'effondrement serait une sorte de lubie pourquoi pas complotiste tant qu'on y est, inventée pour vous savez quoi ? Faire peur. Et c'est bien connu que les « écolos » sont les plus fous furieux, les plus dangereux, qu'ils font peur et qu'il faut décidément en avoir peur. Comment ? Evidemment en déniant l'effondrement. Car dans cette perspective fallacieuse (ou tout simplement erronée, car le mot peut prêter à une certaine confusion démobilisatrice), ce phénomène est associé à l'imaginaire de la catastrophe rapide, visible, massive. Or tout le problème de la dégradation écologique que nous vivons est, certes, qu'elle est émaillée d'accélérations, d'évènements météorologiques comme des sécheresses en plein hiver ou des tempêtes à répétition de-ci de-là, mais elle ne correspond justement pas à ce que notre petit cerveau est en moyenne capable d'imaginer. Or, encore or, de fait l'effondrement est déjà là, lent, invisible, mais à force massif. Deux articles sont à ce sujet éclairants ce mois-ci : https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/10/karl-eychenne-la-crise-climatique-serait-un-accident-au-ralenti_6113044_3232.html et https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/23/la-surpeche-diminue-en-france-mais-beaucoup-d-especes-de-poissons-s-effondrent_6114862_3244.html. Concernant la pêche, il y a du mieux mais c'est largement insuffisant et, malgré le 1er sommet consacré enfin à l'océan à Brest ce mois-ci, il manque une fois de plus une coordination au niveau mondial. Je cite car ça se passe de commentaire : « Mais les halieutes émettent un bémol et soulignent que le rythme des améliorations a ralenti depuis la décennie 2010. Il n’y a au demeurant pas de quoi triompher si l’on se souvient qu’en 2013, l’Union européenne (UE) s’était fixée collectivement pour objectif une pêche 100 % durable en 2020. Or, 10 % des volumes débarqués proviennent de stocks qui s’effondrent, et cette part augmente. La sardine du golfe de Gascogne compte pour beaucoup dans ce résultat : elle décline, comme sa cousine de Méditerranée, devenue plus petite et nettement plus rare. Le cabillaud des mers du Nord et Celtique s’effondre aussi, ainsi que le merlu de Méditerranée. Ce dernier est très mal en point depuis plusieurs années. La zone de restriction de pêche au merlu mise en place dans le golfe du Lion ne lui a pas apporté de secours, à la différence de ce qui s’est passé avec succès en Italie. Sur la façade ouest, la sole est elle aussi surpêchée ; celle du golfe de Gascogne se classe même un cran en dessous, dans la catégorie « surpêchée et dégradée ». La situation du chinchard de l’Atlantique se redresse, il n’est plus considéré comme « effondré » mais comme « reconstituable », comme le bar de la mer du Nord et de la Manche ».



  • YEP ! YEP ! YEP ! Consommer bio fait du bien, alors faut y aller !

D'après une analyse publiée ce mois(https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/agriculture-baisse-historique-bio-autres-idees-emergent-nourriture-96510/), la consommation de produits alimentaires bio est en baisse, se serait normal car les courbes ne peuvent être à l'infini en croissance et les producteurs eux-mêmes se lasseraient pour certains à la longue des contraintes imposées par la culture en bio. Si je ne partage pas tout à fait le point de vue à mon sens un peu partial de cette façon de présenter les choses, il n'en demeure pas moins que se pose en fait en permanence l'avenir du bio par rapport au conventionnel. Et là encore, une fois n'est pas coutume, la naïveté n'est pas la meilleure alliée car le moins que l'on puisse dire est que rapport de forces il y a et qu'il est largement en faveur de l'agriculture conventionnelle non durable. C'est bien dommage car, figurez-vous, voilà de quoi mettre du carburant dans votre moteur de militant avéré ou qui s'ignore encore (;)), manger bio aide à lutter contre ce qui nous ronge bien de chez bien : le stress oxydatif. Lequel stress pas du tout dans la tête de qui psychoterait trop à force de fréquenter des stressos écolos se traduit par sa généreuse contribution dans des maladies aussi sympathiques que la dégénérescence cérébrale ou le diabète... maladies dont on a d'ailleurs beaucoup entendu parler pendant la pandémie et au sujet desquelles il ne faudrait pas lâcher l'affaire maintenant que le virus semble s'apaiser. Les recherches doivent être poursuivies à ce sujet car il ne s'agit que d'un début mais il ne faut pas non plus se cacher derrière le petit doigt : qui peut sérieusement penser que bouffer des pesticides est bon ? Demandez donc aux agriculteurs qui en sont morts, par exemple de Parkinson, et on discutera après. RIP Alain Vuillon. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412021006334

 

  • AND NOW, LADIES AND GENTLEMEN... Pourquoi pas démarrer votre transition alimentaire ?

Et cela grâce à une super initiative qui en prend de la graine au fil du temps : les foyers à alimentation positive. En quoi cela consiste-t-il ? C'est assez clair et rien de tel que les promoteurs de cette initiative pour la présenter le plus efficacement :

Le défi  Foyers A Alimentation Positive  (FAAP) (initialement défis Famille à alimentation positive) est inspiré d’un autre défi appelé Familles A Énergie Positive (FAEP). Cette démarche est portée par le réseau des agriculteurs et agricultrices bio, membre de la FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique).  Un défi ne peut être démarré sur un territoire que lorsqu’il est proposé et animé par un GAB (groupement d’agriculteur bio) ou une MAB (maison de la Bio) membre de la FNAB .

L’objectif de ce défi est de démontrer de manière conviviale que l’on peut avoir une alimentation savoureuse, bio et locale, sans augmenter son budget alimentaire !

La 1ère édition du défi Familles A Alimentation Positive s’est déroulée sur Lyon en 2012-2013 grâce au soutien de la Région Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon. Depuis, l’opération a été déployée sur de nombreux territoires partout en France !

Quel est le principe du défi ?

Le principe du défi est simple : des équipes d’une dizaine de foyers (personnes seules, couples, foyers avec enfants) se regroupent pour relever le défi d’augmenter leur consommation de produits bio locaux tout en conservant un budget constant et en se faisant plaisir ! Il s’agit d’un accompagnement gratuit avec au programme : visites de ferme, échanges avec un diététicien-nutritionniste sur l’intérêt des produits bio locaux et leurs apports nutritionnels, cours de cuisine, jardinage, trucs et astuces pour consommer bio et pas cher, conseils anti-gaspi…A qui s’adresse ce défi

Ce défi s’adresse à tout public :

  • Personnes seules, couples, foyers avec ou sans enfants

  • Toute personne souhaitant se faire plaisir avec une alimentation équilibrée et savoureuse tout en gardant la maîtrise de son budget

L’organisation

Etape 1 : Le GAB ou la MAB du département recrute des structures relais qui vont recruter des équipes. Ces structures relais peuvent être des centres sociaux, des CCAS, des maisons de quartiers, des associations d’insertion, des associations  environnementales, des structures socio-culturelles, etc. Depuis 2018, des GAB ou MAB forment des collectivités à piloter des défis FAAP (renseignez vous auprès de la structure membre du réseau FNAB de votre département).

Etape 2: les structures relais recrutent les foyers via une communication sur le territoire du défi (radio, TV, affiches, mails, articles de journaux, réseaux sociaux..)

Etape 3: Les foyers intéressés s’inscrivent au défi à la soirée de lancement, et sont regroupés en équipe pouvant aller jusqu’à 15 foyers. Chaque équipe est fédérée par un capitaine ou binôme de capitaine d’équipe, formé par l’animateur·rice du défi.

C’est parti pour l’aventure!

Le programme

Durant toute la durée du défi, des temps forts sont organisés pour chaque équipe (environ 1 fois par mois). Les temps forts proposés sont :

  • une soirée de lancement : pour expliquer le défi, créer de la cohésion entre les membres d’une même équipe et donner le top départ du défi!

  • une soirée d’échange sur le thème du « manger sains sans se ruiner! ». Un professionnel de la diététique nutrition intervient pour parler de l’intérêt des produits bio et découvrir les protéines végétales, comprendre nos besoins quotidiens, apprendre des recettes bio, de saison et locale..

  • un cours de cuisine pour adopter de bons réflexes et repartir avec des trucs et astuces!

  • une visite de ferme bio,

  • les relevés des achats alimentaires pour mieux se connaître et savoir ce que l’on peut/veut faire évoluer

  • des ateliers bonus : jardinage, anti-gaspillage, fabrication de pain.. ces ateliers varient en fonction des défis et des propositions des professionnels de votre territoire,

  • une soirée de clôture conviviale avec vos recettes bien sur!

Tout au long du défi, les participants peuvent évaluer l’évolution de leur consommation de produits bio et du coût de leur repas ! Pour cela, chaque foyer effectue des relevés d’achats pendant une période de 14 jours, et cela 2 durant le défi : T1 (états des lieux de la consommation), puis  T2 avant la fin du défi. Seuls les résultats de l’équipe comptent. Les saisies des achats se font via l’espace membre de ce site, et ne sont visibles que par les foyers.

Quels avantages pour les familles ?

  • Bénéficier d’un accompagnement gratuit vers une alimentation savoureuse et équilibrée

  • Connaître les trucs et astuces pour consommer des produits bio locaux tout en maîtrisant son budget

  • Faire des rencontres et des échanges conviviaux avec les autres foyers participants

  • S’informer sur l’agriculture biologique

  • Connaître les lieux d’achats de produits bio dans son quartier/dans sa ville

  • Partager des recettes de plats bio locaux de saison peu coûteux

  • Visiter des fermes, rencontrer des agriculteurs et agricultrices de son territoire

  • Participer à une aventure de groupe!

Je vous recommande particulièrement certains onglets sur le site, à la fois pour comprendre l'intérêt de cette démarche et pour vous y lancer car c'est une opportunité d'agir positivement en étant accompagnés :

https://www.foyersaalimentationpositive.fr/telechargement/outils/

https://www.foyersaalimentationpositive.fr/presentation-du-defi/les-defis-actuels/

https://www.foyersaalimentationpositive.fr/lancer-un-defi/


Voilà. En terminant l'écriture de ma chronique, je me dis qu'il fait soleil et c'est comme le printemps ici mais que l'air est aussi chargé d'un air indu de guerre, pour l'instant peut-être au loin. Cela me rend triste et inquiète et n'importe qui de conscient le serait. Restons donc vigilants et soyons actifs en concentrant nos énergies sur les vrais bons objectifs. Il n'y a aucun doute à avoir : nous les connaissons parfaitement et ils n'attendent que nous. Alors ?


Citoyennement vôtre,

©Yolaine de LocoBio,

Février 202

 
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