A
tous les pangolins que nous sommes devenus,
voici une question :
ne serait-il pas temps d'en
finir avec les métropoles?
Voici en effet la
question qui anime au sens neutre et positivement énervé du terme
le dernier ouvrage de Guillaume Faburel, professeur de géographie,
d'urbanisme et de science politique à Lyon (Pour en finir avec
les grandes villes. Manifeste pour une société écologique
post-urbaine, Ed. Le passager
clandestin, 2020). On peut donc considérer qu'il sait de quoi
il parle à plusieurs titres : de par ses compétences
professionnelles et la ville où il officie et qu'il a visiblement
fuie comme il invite tout un chacun à le faire pour cesser de
participer et d'être souvent écrasé par la métropolisation du
monde, reflet spatialisé de sa marchandisation qui
a « l'urbanisation
de la terre comme nécessité première »
(p.168). Son obsession du
sol, de son respect, de son usage et de son partage, obsession qu'on
ne saurait que trop comprendre puisqu'il s'agit plus que jamais du
nerf de la vraie et seule guerre actuelle,
il s'en est déjà ouvert dans d'autres ouvrages reconnus : Les
métropoles barbares. Démondialiser la ville, désurbaniser la
terre,
également chez Le passager clandestin (2018, prix du livre
d'écologie politique) et dans le collectif Sauver
la vie. Manifeste pour une relocalisation écologique et solidaire
paru
aux Liens qui libèrent en 2020.
Autant
le dire d'emblée : ce qui peut à son tour énerver dans ce
travail, c'est justement son énervement permanent, la tension et la
colère non sourdes qui l'irriguent. Lesquelles peuvent à mon sens
conduire à jeter un peu trop vite le bébé avec l'eau du bain,
comme c'est souvent le cas sous le coup de la manifestation
d'émotions. Ainsi, on aura bien compris que
la
ville, plus particulièrement la grande ville et ce qui est jugé,
présenté depuis quelques décennies maintenant comme son summum, le
must du must à savoir la métropole, la réalité urbaine fait donc
l'objet d'une âpre descente en flèche.
En témoigne, parmi d'autres, cet extrait : « (…) mettre
en cause le grand mythe des vertus urbaines, qui postule
l'agglomération de tous les corps et de toutes les vies comme
condition de l'émancipation individuelle. La vérité est l'exact
opposé : la grande ville a de tout temps été nécessité
économique et politique, sa raison d'être est l'enrégimentement du
vivant, qu'il soit humain, animal ou végétal »
(pp.94-95). Les exemples sont nombreux qui attestent non pas du
contraire mais invitent à mâtiner ces propos par le vécu même des
gens. En effet, combien d'artistes -je pense spontanément à
l'humoriste Murielle Robin- racontent à l'inverse ce que l'échappée
vers « Paris-ville lumière » leur a apporté comme
oxygène et comme opportunité non seulement de carrière mais pour
être vraiment soi, y compris dans leur choix de partenaire. A titre
plus personnel, je dois dire avoir toujours été à la fois assez
fascinée mais aussi effrayée -en l'occurrence c'est en Savoie, dans
les villages des vallées mais ça pourrait être ailleurs- par
toutes ces danses traditionnelles qui sexualisent tant les rôles
sociaux. On imagine bien combien l'encasernement a dû être
également violent dans de si petits périmètres isolés donc je me
garderais bien, en bonne citadine que je suis en bonne partie comme
beaucoup d'entre nous, oui je me garderais bien de porter sur
l'histoire urbaine un regard si critique.
Cela
dit, la
lecture de ce livre au quasi format de poche, à la maquette aussi
esthétique que pleine de sens (buildings au recto et espoir de
vertes cimes au verso), au prix très raisonnable de 13 euros, ne
peut qu'être stimulante.
De par son ton véhément bien évidemment (après tout, c'est texto
un « manifeste pour une société écologique post-urbaine »),
mais surtout pour d'autres
qualités qu'il affiche et que l'on peut ramener à deux principales.
Je passe sur le nombre de données fournies et l'effort de définition
qui, désormais avec l'écriture inclusive, sont un gage de sérieux
et d'ouverture toujours appréciable et apprécié comme tel. Je
passe aussi sur le fait que cette
réflexion s'inscrit pleinement dans l'actualité,
en clair de quoi la pandémie est le nom et que peut-on espérer ou
plutôt agir pour « après ». Je passe tout en
reconnaissant ce mérite de penser à chaud, d'établir des
connexions qui ne sont d'ailleurs pas sans lien avec celles établies
par les Économistes atterrés dans la chronique que j'ai consacrée
au pavé dans la mare De
quoi avons-nous vraiment besoin ?
(voir
chronique 146, janvier 2022). En fait, il ne s'agit pas seulement
d'un mérite mais d'une vraie nécessité tout simplement parce que
si cette crise peut, comme toute crise au fond, avoir un avantage,
c'est celle de la prise de conscience et de l'action. Or pour agir,
il faut tout d'abord établir
un constat. On rejoint ici la première qualité du travail de
l'auteur, à savoir de présenter celui-ci pour progressivement
glisser vers une autre société meilleure.
Après un premier chapitre qui décrit la
métropolisation du monde, fruit de l'urbanisation croissante,
et l'inscrit pleinement dans la logique
d'organisation spatiale du (néo)capitalisme
(« concentration
capitalistique des activités économiques dans les grandes aires
urbaines »,
p.47), le couperet tombe : « l'écocide
est
déjà là »
qui se traduit -au minimum- par des impacts
de la vie métropolitaine sur notre santé et notre bien-être.
Évidemment, l'alimentation
et l'agriculture ne sont pas en reste
puisque tout fait système : « (…)
le processus de
concentration des terres et d'exploitation systématique du vivant
est indissociable de l'accroissement de la concentration urbaine »
(p.43). Exploitation qui se fait du reste au prix d'un rythme de vie
imposé tant aux humains qu'aux non-humains et que des villes plus
petites dites « lentes », comme en Italie mais pas que,
essaient de remettre en cause. En-dehors de ces impacts déjà
négatifs, un
grief majeur porté à l'actif des métropoles est leur caractère
générateur d'inégalités.
Le paradoxe (ou le fondement pervers?) du capitalisme veut en effet
que les classes populaires soient à la fois proches des lieux de
« bas », nécessaire, travail mais en même tant pas trop
proches pour ne pas perturber le (faux) calme bourgeois. Dans une
logique bien connue qui ne fait, pour les plus modestes comme pour la
« Nature » qu'externaliser les coûts et internaliser les
bénéfices, comment
dès lors rendre vraiment et pleinement effectifs le vivre-ensemble,
le droit à la ville et pire (enfin mieux!) le droit au logement?
Quelque part, si on ressent un malaise et comme une impossibilité,
c'est bien du côté des failles structurelles soigneusement
occultées de la division du travail spatialisée que des réponses
devraient être sans surprise trouvées. La dénonciation des impacts
de la prédominance du modèle métropolitain ne s'arrête toutefois
pas là, ce qui amène l'auteur à évoquer la « conversion
néolibérale de nos vies ». Celle-ci a différents effets
profonds, souvent invisibles et empêchant à ce titre le moindre
recul, donc la moindre échappatoire. De fait, « forcée,
(elle)
passe d'abord
par l'occupation incessante de nos corps et par la mobilisation
continue de nos esprits, grâce à la mobilité permanente, à
l'accélération sans fin de nos mouvements, au divertissement
ininterrompu, au nomadisme généralisé, à la connectivité
perpétuelle et aux corps/consciences augmentées comme prétendue
nouvelle intelligence »
(p.69). La catastrophe vient bien de ce que le
style de vie propres aux grandes villes nous a en quelque sorte
rabaissés, réduits à échanger contre notre sensibilité et notre
imagination des commodités variées,
toute une série de délégations
à commencer par celle de nous nourrir qui, en réalité, sont
synonymes de dépossession
et de dénaturation.
Le 5ème chapitre pose la question, dans de telles conditions, de
mener une fronde depuis l'intérieur à l'instar de mouvements qui
existent déjà comme le guerilla
gardening,
Extinction Rebellion, la contre-culture urbaine ou le développement
de l'économie sociale et solidaire et autre végétalisation. Là
encore, le constat est sans appel et conduit à « l'impossibilité
de résister dans la métropole »
(p.81). Pourquoi ? Parce que l'expansionnisme
urbanistique s'est traduit par la colonisation de nos esprits
et c'est sans doute cela le plus grave donc la chose première à
faire tomber : « La
grande ville est encore considérée comme un champ symbolique
d'interpellation, jamais comme un lieu à combattre en lui-même pour
sa totalité destructrice. C'est comme si demeurait un impensable,
trop profondément intériorisé en nous par l'idéologie dominante.
Et ce point aveugle se retrouve dans toutes les tribunes militantes
et autres manifestes écologistes de ces temps confinés puis
déconfinés »
(p.90). Rester
serait donc illusoire pour changer
comme l'indique la phrase finale de ce passage : « En
fait, si résistance et désobéissance véritable il peut y avoir,
on pourra bien plus la trouver (…)
en dehors des
cadres urbains. C'est seulement ainsi que, de l'inoffensive
désobéissance civile, nous passerons à la subversive désobéissance
fertile »
(p.94). Le chapitre suivant est précisément consacré à ceux,
d'horizons variés, qui ont sauté le pas par « lassitude
métropolitaine ». L'accent est ici mis sur la réalité du
repeuplement
de l'Hexagone,
réalité que le discours officiel centré sur l'attrait et le
dynamisme toujours exigé pour les grandes villes a tendance à ne
pas trop mettre en avant. Compte-tenu de l'option prise pour gérer
la crise pandémique et l'effroi justifié procuré par les
différents confinements, on peut d'ailleurs se convaincre de la
difficulté grandissante de ce discours à ne pas, à l'avenir et
bien déjà, cacher ses failles et à difficilement empêcher une
certaine hémorragie. En clair, un
terreau de francs-tireurs existe déjà pour assurer une transition,
un rééquilibrage,
que l'auteur appelle de ses vœux, terreau qui peut prendre
différentes formes énumérées notamment p.115 comme les habitats
groupés autogérés, les fermes sociales, les centrales
villageoises, les coopératives intégrales, etc... Toutes ont en
commun de rechercher
un autre rapport, non consumériste, à la ruralité.
Il s'agit en effet d' « habiter
écologiquement un lieu plutôt que consommer fonctionnellement un
espace, coopérer localement et non concurrencer globalement,
autogérer sans exclusion plus que posséder avec prétention »
(p.123. Ce triptyque est la base d'une ère
non pas seulement alter-urbaine mais post-urbaine dont le défi est
bien, et c'est l'objet de l'avant-dernier chapitre, de ne pas se
transformer en écueil, cela en évitant « la contamination
métropolitaine de la terre ».
Car un peu comme quand vous allez à la montagne mais que,
finalement, comme c'est dommage, vous vous retrouvez en fait dans une
ville à la montagne, ou comme quand vous « partez en voyage »
mais qu'en fait vous restez dans votre zone de confort enfermés dans
votre club de vacances, le risque du mouvement actuel de véritable
fuite en dehors des métropoles est bien celui d'une transposition et
d'une généralisation de leur/cette problématique à l'ensemble des
territoires. Or on ne pourrait craindre pire évolution et, outre se
départir du grand mythe qui fait de la grande ville l'alpha et
l'oméga, il convient d'opérer une révision plus globale qui
conduit à redessiner
nos vies en conformité, cette fois-ci, en fonction de nos véritables
besoins. Et
donc là le livre rejoint -je dirais une fois de plus car décidément
il
y a actuellement convergences entre certaines colères et certaines
pistes à explorer-
celui mentionné auparavant des Économistes atterrés sur le même
sujet. D'où la proposition suivante qui concerne tous les domaines
de notre quotidien et les modifications substantielles qu'on
pourrait leur apporter dans une optique de sobriété heureuse
puisqu'il s'agit en fait de cela : « Pour
déconstruire ce qui fait de ce grand récit une force agissante en
nous, il faut en réinterroger très directement tout ce qui nous
conduit à obéir docilement, à nous plier doctement, à renoncer
facilement, c'est-à-dire toutes les médiations fétichisées du
capital dont nous sommes, tou-tes, les véhicules dans nos vies
quotidiennes : la marchandise et le travail, l'Etat et le
patriarcat, l'éducation et les institutions »
(p.142). Finalement, 7
axes d'action sont avancés pour promouvoir une société
post-urbaine écologique
qui reposerait sur l'anticipation, à commencer par penser l'accueil
sur l'ensemble du territoire de ce qu'il faut bien appeler le
prolétariat urbain. L'idée est de compter sur soi (individuellement
et collectivement, par exemple par des associations) pour « retisser
les liens d'une communauté « biotique », c'est-à-dire
dans laquelle l'ensemble des formes de vie cohabite pacifiquement au
sein d'une nature respectée sous tous ses aspects »
(p.155). On peut bien penser qu'il s'agit-là d'une utopie mais il
n'empêche que ce serait l'application
la plus immédiate, dans le temps et l'espace, d'une pensée complexe
en conformité avec la réalité écosystémique
qui est précisément celle que l'on s'évertue à nier à travers la
pérennité conférée au mirage métropolitain fait au contraire de
segmentations variées à des fins d'exploitation précise. Pour en
revenir aux pistes permettant de cheminer vers cette nouvelle ère,
la première est d'organiser
des états généraux autonomes
dont l'objectif principal serait de rendre visibles et de fédérer
toutes les initiatives (néo)rurales existantes. Ensuite, il convient
d'en
finir avec le secteur devenu véritable paradigme à lui tout seul du
BTP,
à savoir construire, se répandre et bétonner... et à ce sujet on
espère bien que le « Grand Paris » sera un projet qui,
aussi symboliquement qu'en pratique, trouvera enfin des limites. Si
tel était le cas, ce serait une belle victoire pour des terres
nourricières mais aussi pour la décolonisation des esprits, inutile
d'épiloguer sur la névrose bien française non seulement autour des
métropoles mais aussi autour de la capitale totémisée de longue
date. Ensuite, renaturer
la terre
passerait en particulier par limiter le poids et l'impact écologique
énormes de l'agro-industrie et donc revoir les systèmes
alimentaires en les relocalisant tout en les agroécologisant. Le
logement n'est pas en reste de proposition
puisqu'il faut urgemment « habiter sans bétonner », la
libéralisation des habitats légers type yourtes ou roulottes y
aidant. L'augmentation
et la réorientation des ressources budgétaires doivent
aussi permettre de « soutenir
les productions alimentaires et les services médicaux, éducatifs et
culturels relocalisés en dehors des métropoles, avec une priorité
donnée à une autonomisation progressive de leur gestion »
(pp.161-162). Un axe fort reste certainement « autogérer
des biorégions par un confédéralisme communaliste »
qui n'est pas sans rappeler certains courants de pensée du 19ème
siècle déjà alarmés par le développement de l'industrie et des
villes. Dans cette perspective, il est important d'être au clair
avec ce que l'auteur entend par « biorégion » :
« des
territoires caractérisés par leur nature géographique et leurs
milieux écologiques (vallées, plaines, systèmes forestiers, zones
humides, etc...) et produisant, à l'échelle des communautés
humaines et des formes de vie animales et végétales qui les
habitent, leurs propres ressources alimentaires et énergétiques de
proximité,
mettant ainsi en pratique une écologie sociale par l'autonomie »
(p.167). Cette notion peut encore paraître abstraite mais c'est le
propre de toute innovation, surtout quand on a peur de débrayer pour
essayer autre chose en mieux. Elle a le mérite selon moi de faire la
synthèse de la biorégion « historique », car ce concept
n'est pas nouveau mais il était auparavant plus concentré sur le
local, et celui d'écosystème qui amène le local à intégrer
l'ensemble de ce que l'on appelait auparavant « l'environnement »,
à commencer par les autres êtres vivants. Pour finir, il est
également important de « reprendre la main et reprendre pied
dans la connaissance du vivant » car aucune (r)évolution ne
peut être envisagée sans profonde
mutation culturelle ;
concrètement, il faudrait quelque part réensauvager l'éducation,
ce qui passe par l'introduction des savoirs et savoir-faire tant
paysans qu'artisanaux à l'école. La route est longue, on peut
imaginer le sourire plus ou moins en coin de certains, mais tout dans
le schéma proposé se tient en tout cas et la
voix de Guillaume Faburel se voit d'ailleurs confortée par les
témoignages qui clôturent chaque chapitre.
C'est
bien là la deuxième qualité de ce livre
,
témoignages qui rompent le risque de monotonie propre au genre de
l'essai. C'est en effet une fort
bonne idée d'avoir fait bonne place à ces retours d'expérience
qui ne sont parfois, pour l'instant, que l'expérience du malaise
éprouvé dans la grande ville et de la forte tentation de vivre
autrement. Ils sont tous touchants, tapent juste et témoignent
parfois en plus d'une vraie qualité littéraire, poétique, comme
Basile pour qui : « (…) toute
la question de l'autonomie est en train de se recomposer à partir de
l'écologie, du féminisme et peut-être de la question coloniale.
Enfin »
(p.127). Ou : « On
ne peut pas éternellement parler d'écologie sans sentir comme une
brûlure la question : où est-ce que je désire et peux
habiter, entouré de quels êtres ? Parler d'écologie, c'est se
retrouver pris dans une quête d'attachement aux vivants qui nous
font vivre »
(p.128). Ou encore : « Territoires.
Pour moi, c'est le mot-clef. Il faut fragmenter notre imaginaire
social et politique. Cesser de se faire happer par l'échelle
métropolitaine, mondiale, nationale, ou étatique, pour réfléchir
à partir de la multiplicité des territoires dont on prend soin,
quitte à les défendre corps et âme »
(p.129). Sa voix vient en écho à celle d'Isabelle qui, sans grande
surprise car il s'agit maintenant d'un mouvement de fond depuis
quelques années mais on peut se demander jusqu'à quand car même là
les prix de l'immobilier montent, s'est installée dans un petit
village de Bretagne centrale où elle a littéralement pu se
déployer. Ce qu'il y a d'intéressant dans le récit de son parcours
et des perspectives qu'elle voit d'ailleurs heureusement larges,
c'est qu'elle a retrouvé tout
un tissu local pratiquant déjà nombre d'alternatives et, surtout,
des élus d'autant plus à l'écoute qu'ils ne le sont par engagement
que pour un mandat.
D'autres, à un niveau malheureusement stratosphérique, pourraient
s'en inspirer de même que du principe
de subsidiarité
au passage rappelé : « ce
qui peut être créé ou résolu au niveau local l'est »
(p.151). Autant dire faire une autre synthèse, celle de la
décentralisation « historique » (construction européenne
comprise) avec les impératifs écologiques d'un retour à une forme
de simplicité et de bon sens. Après ça, qui a dit que manquait un
programme authentiquement politique à l'écologie ?
Citoyennement vôtre,
©Yolaine de LocoBio,
Février 2022
PS :
Mediapart consacre à la thématique traitée dans la présente
chronique une émission dont je relaie le descriptif ainsi que les
références, toujours utiles pour prolonger la réflexion.
Ville : l’envers de la métropole
Grand Paris, capitales culturelles,
rénovation urbaine, urbanisme olympique : la notion de
« métropole » surgit partout quand on parle de ville.
Lubie bureaucratique, outil démocratique ou mise en œuvre du
capitalisme sécuritaire ? Décryptage et discussion avec trois
observateurs et observatrices critiques : Stany Cambot, Cécile
Gintrac, et Rémi Eliçabe.
Dans les procès-verbaux de conseils municipaux, dans les annonces
d’investissements immobiliers, dans les titres de livres, dans les
slogans contre le Grand Paris ou la gentrification à Lyon : la
« métropole » surgit partout quand on parle de ville.
Mais de quoi parle-t-on quand on prononce le nom de
« métropole » ? S’agit-il d’une lubie
bureaucratique, d’un outil démocratique, ou d’une mise en œuvre
du capitalisme néolibéral et sécuritaire dans l’espace urbain ?
Autour de cette notion, les récits s’entrecroisent, créant une
confusion délicate à démêler.
C’est la question que nous avons choisi de discuter pour ce
nouvel épisode de « Points de rupture », l’émission
de Mediapart, initialement lancée par la revue Terrestres, consacrée
aux basculements intellectuels, politiques, sensibles et nécessaires
pour contrer les destructions en cours du climat et du vivant.
Nos invité·es sont :
-
Stany Combot, architecte et
membre du groupe Échelle
inconnue, qui vient de publier une revue en ligne :
« Glauque
est une couleur. Observatoire critique de la métropolisation ».
-
Cécile Gintrac,
enseignante en géographie et membre du Comité Vigilance JO,
codirectrice (avec Matthieu Giroud) de Villes contestées. Pour
une géographie critique de l’urbain (publié en 2014 par Les
Prairies ordinaires, repris désormais par les éditions Amsterdam).
-
Rémi Eliçabe, sociologue, membre du Groupe Recherche
ACtion, et coauteur de Quartiers vivants (avec Amandine
Guilbert et Yannis Lemery), éditions D’une certaine gaieté,
2020. Il a également participé au numéro de la revue
Métropoles consacré au thème « Contester la
métropole ».
À lire en lien avec les travaux des invité·es et le sujet de
l’émission :
-
« Contester
la métropole », numéro 28 de la revue Métropoles,
dirigé par Ludovic Halbert, Gilles Pinson et Valérie Sala Pala.
-
Flaminia Paddeu, Sous les
pavés, la terre (Seuil, 2021, 439 p., 22 €).
-
Julien Martin Varnat, Explorations
urbaines. Analyse et récits du Grand Lustucru (éditions du
Commun, 2021, 223 p., 14 €).
-
La Beauté d’une ville. Controverses esthétiques et
transition écologique à Paris (Pavilllon de l’Arsenal/éditions
Wildproject, 2021, 563 p., 39 €).
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