Idées
cadeaux de Noël, suite
Abonnez-vous
à l'Écologiste et vous serez parés !
Je termine cette
série de chroniques consacrées aux idées cadeaux qui, en fait,
dépasse le cadre de Noël et touche celui des bonnes résolutions
pour l'année à venir par une suggestion de lecture tout à fait
profitable. D'abord pour vous car vous en apprendrez beaucoup à la
lecture de la revue dont il va être question. Mais également pour
leurs promoteurs car on ne le répètera jamais assez : oui,
l'information tout court et encore plus de qualité, ça se paie. Et
oui, a fortiori, quand il s'agit de réfléchir, de prendre part au
changement, forcément on n'est pas dans la position la plus
favorable et donc soutenir ce genre d'initiatives est fondamental.
Tout a un coût, pas de rabais sur l'avenir si on veut que ce ne soit
pas l'avenir au rabais auquel on nous mène droit.
De
quelle revue s'agit-il donc ? Eh bien de L'Écologiste, un
trimestriel de 64 pages en couleurs qui existe depuis 2000 et qui est
la version francophone de The Ecologist, créée quant à elle 30 ans
plus tôt, soit dès 1970. Les deux furent fondées par
l'intellectuel
et militant Teddy Goldsmith (1928-2009), acteur important de
l'écologie politique à l'échelle internationale. Il a mené
différentes actions de défense de “l'environnement” et a écrit
des livres parmi lesquels beaucoup témoignent de l'ancienneté d'un
diagnostic alarmant concernant le mur dans lequel nous sommes
désormais (Changer
ou disparaître,
1972; Le
procès de la mondialisation,
2001; etc...).
Et il est donc à l'origine de ce journal de très bonne
vulgarisation des débats et idées qui traversent certes le courant
(ou plutôt les courants) écologiste(s) mais qui devraient surtout
traverser l'ensemble de nos sociétés. Articulé autour d'un dossier
consacré aux grands thèmes que les écologistes s'efforcent de
penser, il se déploie de l'éditorial du rédacteur en chef depuis
son origine, Thierry Jaccaud, au billet final qui peut être une
poésie agrémentée de belles illustrations. Entre, vous trouverez
une rubrique que j'estime importante puisqu'elle rend hommage aux
personnes disparues et ayant oeuvré pour la cause écologiste (si
tenté que celle-ci existe, du moins devrait-elle exister car ce qui
devrait exister, c'est une prise de conscience et une action
transpartisane à la fois apolitique et totalement politisée de
l'écologie, comme la base de la base de toute action politique).
Cette rubrique revêt en effet une double importance dans la mesure où
elle rend hommage à des personnes qui, comme le brésilien Paulo
Paulino Guajajara, a perdu la vie pour s'être battu contre les
trafiquants de bois. Elle permet aussi aux plus jeunes générations
de connaître les acteurs d'un mouvement ancien, dense et plus que
résilient. Comme pour des combats comme le féminisme, prendre
conscience de cette épaisseur historique est essentiel pour se
situer, se motiver et donc avancer pour en finir avec les résistances
d'un système mortifère. Outre cette rubrique, vous trouverez donc
des traductions et des articles originaux répartis entre tribunes,
recensions de revues, balayage des campagnes et analyses, commentaire
d'une image, focus sur les plantes sauvages avec le botaniste renommé
François Couplan, découverte d'un artiste, conseils de lecture et
agenda.
Si
j'avais à résumer l'esprit de cette publication, je dirais que
c'est du haut niveau, du précurseur mis à la portée de tous alors
il est clair qu'autant ne pas s'en priver. Pour vous donner une idée,
je ne suis pas certaine de trouver beaucoup ailleurs des réfléxions
autour des émotions pour sauver la Terre (thème principal du n°56),
vu qu'il est déjà rarement sérieusement question des émotions, ou
encore de la nécessité de “retrouver le contact” (n°57, voir
http://www.ecologiste.org/contents/fr/d134_Tous_les_numeros_disponibles.html).
Cette notion de contact est d'ailleurs judicieusement entendue au
sens large et il est ainsi permis de trouver dans cette livraison un
article de l'éminent Serge Latouche sur les limites de la
mondialisation mises en évidence de manière flagrante par la
pandémie actuelle et la nécessité d'accélérer le mouvement de
relocalisation, surtout dans des domaines aussi sensibles que
l'alimentation ou la santé, les médicaments. La même
mondialisation ne cesse d'être interrogée dans le dernier numéro,
le 58, plus spécialement à la faveur d'un long article très
instructif sur les enjeux autour de la ratification de l'accord entre
l'Union Européenne et le Mercosur. Il est certes question d'économie
et beaucoup d'agriculture mais la chose certaine est que la division
internationale inégalitaire du travail procède toujours du même
paradigme d'exploitation forcenée, donc de positionnement par
rapport à la “Nature”. Ce rapport est interrogé de diverses
manières, d'une contribution sur la 5 (et bientôt la 6) G qui met
en évidence la généralisation de connexions non nécessaires
symétriquement à une reconnexion de base semblant s'éloigner, à
une mise en perspective historique montrant que non, l'espèce
humaine n'a pas toujours détruit détruit détruit autour d'elle, en
passant par un point sur ce qu'est l'agroécologie, soit évidemment
une agriculture (ré)insérée dans la variété des écosystèmes.
Vous
l'aurez compris, pour seulement 6 euros en kiosque tous les 3 mois,
vous pourrez augmenter votre capital personnel, pas seulement votre
boîte à outils de militant, car L'Écologiste est certes animée
d'une certain nombre de valeurs je dirais avant tout humanistes mais
elle ne se réduit certainement pas à un média partisan. Le kiosque
c'est bien, mais l'abonnement c'est mieux à la fois pour votre
porte-monnaie et pour les éditeurs qui rentrent un peu de
trésorerie, cela ne faisant pas de mal en ces temps où tout le
monde se demande un peu ce qu'il va -à qui profitera donc encore ce
crime-là?- advenir de l'information et de la presse véritable qui
la porte, pour ne pas dire la défend encore. Il existe différentes
formules d'abonnement, simples ou couplées, avec notamment la
possibilité de recevoir le hors-série sur les 100 penseurs clé de
l'écologie. Toutes les infos sont là:
http://www.ecologiste.org/contents/fr/d6.html.
Sur le site, vous trouverez également de nombreux ouvrages édités
par la même équipe, que ce soit sur l'alimentation, l'agriculture
ou encore des classiques, des biographies, des livres pratiques pour
jardiner (http://www.ecologiste.org/contents/fr/d76.html).
Enfin, si vous avez encore grande faim d'information et afin de
cultiver votre anglais car le maîtriser est non seulement une
richesse personnelle mais aussi en un sens le nerf de la guerre
aujourd'hui, vous pouvez vous balader sur le site de la revue
d'origine (https://theecologist.org),
laquelle publie une journal dont le dernier numéro traite d'un sujet
cher à LocoBio: les villes et comment les rendre vivables...
https://www.resurgence.org/magazine/current.html
Eh
bien voilà, le voyage au pays des conseils de cadeaux et des bonnes
résolutions se termine ici aujourd'hui. J'aurai bien sûr l'occasion
d'attirer votre attention dans le même esprit tout au long de
l'année car les cadeaux et les bonnes résolutions ne se limitent
heureusement pas à une période déterminée par ce cher marché:)
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un “bon bout d'an” comme
on dit dans le Midi de la France et, pour vraiment bien commencer
2022 n'oubliez pas: rien de tel que rendre des malheureux heureux,
alors pourquoi pas adopter responsable avec la SPA
(https://www.la-spa.fr)?
©Yolaine de LocoBio,
Décembre
2021
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