Idées
cadeaux de Noël, suite
Agir
pour les animaux avec l'autre Yolaine,
de la Bigne !
Le prénom joue-t-il un
rôle dans la personnalité et avoir un prénom qui est régulièrement
incompris, estropié, rend-il plus sensible aux minorités, à un
certain sentiment d'injustice, pire prépare-t-il à une saine
colère ? On peut se poser la question et, partageant le même
prénom qu'une fameuse journaliste et militante écologiste, je me la
pose plus que jamais sérieusement, vous pensez bien. Voici donc un
livre que je recommande chaudement, malgré un sujet qui peut sembler
au premier abord bien désolant et des plus démotivants : voici
notre Yolaine de la Bigne nationale et Mon année zéro souffrance
animale. Agir concrètement mois par mois,
publiée chez Leduc cette année. Une fois n'est pas coutume, je
pense que c'est à la fois un bon cadeau à se faire à soi-même
mais aussi aux autres car le moins que l'on puisse dire est que cet
ouvrage est bien documenté, il fourmille véritablement
d'informations variées.
Pourquoi
se le procurer ? D'abord parce qu'il est bien illustré et que
l'esthétique, se régaler l'oeil procure un plaisir dont nous
saurions moins que jamais nous passer en cette période de profonde
dévitalisation qui, tels d'étranges expérimentateurs, semblent
laisser décisionnaires économiques et dits responsables politiques
curieusement et coupablement insensibles. Ensuite, parce qu'il est
émaillé de citations toutes plus inspirantes les unes que les
autres qui, au-delà de la lutte pour ce que l'on appelle la cause
animale, sont positives pour nous-mêmes, où il est question
finalement de cette dignité si maltraitée en ce moment et que nous
avons tous en commun, nous autres tous ensemble animaux. Je pense
notamment au fil à plomb de tous les fils à plomb, indiqué -et
cela ne vous surprendra pas- par l'immense Jane Goodall : « Vous
ne pouvez passer un seul jour sans avoir d'impact sur le monde qui
vous entoure. Ce que vous faites peut faire la différence ; il
vous appartient de décider quelle genre de différence vous voulez
apporter »
(citée p.17). Eh oui, toute la question est bien celle de la marge,
de ce que l'on fait de sa marge et ce qui peut inquiéter à l'heure
actuelle c'est de faire croire que les gens n'ont pas de marge car
ils n'ont que des contraintes, des restrictions et que lorsqu'ils
s'échappent de ce carcan, ben c'est justement en mode échappement
donc pour oublier, se montrer, consommer, se remplir un peu enfin de
quelque substance mystérieusement échappée ailleurs. Barre
bien difficile à redresser et, justement, agir, (re)commencer à
agir, pourquoi pas pour les autres animaux, c'est déjà marquer une
étape forte dans la réappropriation globale à laquelle nous ne
couperons pas (bonne nouvelle) si nous voulons vraiment, pleinement,
rester vivants, et bien sûr vivants en harmonie avec
l' « environnement ». Dans cette optique, cet
ouvrage est tout bonnement formidable car vous saurez pourquoi vous
agirez tant les chiffres, des données de tous ordres, ne manquent
pas mais vous saurez surtout quoi faire, à qui vous adresser. Car
vous ne serez pas seuls, et voici un autre mérite de ce travail car
il vous invite bien sûr à faire votre part en réfléchissant par
exemple mûrement avant d'adopter un animal car cela a un coût et
implique des responsabilités, alors si vous ne pouvez pas, pas de
problème, devenez bénévole d'un refuge et soyez au contact
d'animaux tout en les aidant à trouver des maîtres à même
d'assurer jusqu'au bout de leur vie ; mais faire votre part,
cela passe aussi par soutenir toutes les actions que d'autres font
via des pétitions que vous pouvez signer pour, par exemple, faire
évoluer partout le droit et ainsi assurer une protection beaucoup
moins discutable car validée socialement. (Ce point me semble
d'autant plus important qu'un doute subsiste toujours quant à la
raison pour laquelle certains humains défendent les « animaux » :
auraient-ils un trauma profond, un problème en fait personnel à
régler ? Personnellement, je suis fière de ma sensibilité, je m'en
tape totalement de savoir si elle remonte à mon enfance ou à celle
de l'Humanité et oui, oui, oui, ô combien je suis choquée, au
contraire, devant l'insensibilité qui anime la marche de notre
pauvre monde ! Et oui, je pense que si plus de gens sensibles et
non fragiles, au contraire car conscients du réel et de ses
vulnérabilités, étaient au pouvoir, les choses tourneraient
autrement, mieux... sauf que sensibilité et pouvoir, ça,
visiblement, c'est une autre histoire qu'il serait tout aussi urgent de régler).
En
fait, c'est simple : soit vous prenez ce livre comme un livre et
vous en apprenez beaucoup. Soit vous le prenez à la lettre, allez
pourquoi pas, et vous vous dites « allez, en 2022, je mets (et
non pas je mange) le turbo et chaque mois je fais quelque chose
pour les animaux ». Ce qui en réalité est faux car il n'y a
pas eux et nous d'un côté, le virus actuel le montre bien assez
avec son origine probable sur un marché surbondé d'animaux vendus
plus ou moins légalement il se trouve en Chine mais ça aurait pu
être ailleurs car le bilan global du mauvais traitement des animaux
est désastreux. C'est faux aussi entre eux car l'interdépendance
entre espèces est de fait générale, la surpêche faisant comme
cela est rappelé p.37 disparaître les oiseaux, et on serait
tenté de dire ainsi de suite. Libre à vous de vous investir dans
tous les domaines, pourquoi pas les plus connus (enfin!) comme la
consommation de produits d'origine animale (chair, peaux, etc...)
mais le mérite de Yolaine de la Bigne est bien de mettre en lumière
bien des combats possibles tant l'exploitation animale est en fait
partout. Sans mauvais jeux de mots un brin négatif et pessimiste,
sauf barre urgemment redressée, tout laisse à penser que ce serait
même comme une seconde nature pour nous. Car certes il a existé et il existe des
cultures et des peuples qui ont une autre approche des choses, je
pense notamment à tous ceux étudiés par notre Philippe Descola
également national (voir entre autres: https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Bibliotheque-des-Sciences-humaines/Par-dela-nature-et-culture#), m'enfin la tendance ultra-générale est bien à
l'exploitation dans toutes les largeurs d'un capitalisme soutenu en
cela par bien des religions. Autant dire que les pauvres animaux,
c'est comme les femmes et les noirs et toutes les minorités en fait
majoritaires, ils n'ont pas vraiment eu de soutien... tiens tiens... dans
les organes de pouvoir. Ainsi, bien des champs sont ouverts pour
accueillir votre action comme (j'en relève juste quelques uns car le
livre ne vous laissera assurément ni de marbre ni les bras croisés) :
adopter un chien policier pour qu'il ait lui aussi une retraite
heureuse, signaler des videos zoophiles à des associations comme
Animal Cross qui ont attaqué ce sujet aussi méconnu que
tabou (décidément, on n'en manque pas, à croire qu'on vit dans un
monde de même pas parfaites illusions), ramasser avec précaution et
s'informer pour savoir comment se débarrasser de munitions issues de
la chasse, lesquelles empoisonnent chaque année impunément des
millions d'oiseaux. Et tout à l'avenant car, comme le rappelle à
chaque chapitre l'autrice, ils le méritent parce qu'"ils sont
formidables ! ». En-dehors d'un diagnostic et d'un
argumentaire, vous trouverez donc un large éventail de solutions
qui, au pire, si vous êtes vraiment très paresseux et riche car je
ne m'adresse naturellement qu'aux riches, donc si vous êtes
paresseux, très riche et volontaire -ce qui est quand même la
moindre des choses;)-, peut consister à sponsoriser toutes les
associations dont vous trouverez les coordonnées en fin d'ouvrage.
C'est vrai quoi, tant qu'à ne rien faire et être riche, au moins ne
pas nuire et même aider ceux qui, eux, agissent et en plus souvent
pour essayer péniblement de gommer les effets désastreux de
l'inaction ou d'actions négatives. Cela s'appelle se mordre la
queue, un drôle, bizarre et bien stérile cercle vicieux, et
franchement les Hommes (enfin surtout les hommes) ne sont pas les
derniers à cet exercice. Curieuse intelligence quand même. Et
d'ailleurs le livre vous renseignera aussi sur toutes les aptitudes
singulières qu'ont nos compagnons de Terre, comme en écho à
d'autres initiatives de Yolaine de la Bigne sur ce chapitre. Je pense
en particulier à https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/les-intelligences-animales-l-etat-des-connaissances-par-les-meilleurs-experts-sous-la-direction-de-yolaine-de-la-bigne-700-cl.htm et à https://www.lanimaletlhomme.com/nosevenements.
Pour finir et pour qui s'intéresse à ces thématiques, je renvoie aussi à
- https://www.arthaud.fr/le-guide-vegan-l214/9782081446151
et à:
- https://www.lepassagerclandestin.fr/catalogue/boomerang/cause-animale-luttes-sociales
Eh oui: je ne sais pas si la lutte sera finale, mais en tout cas elle sera, et est déjà, bien animale:)
©Yolaine de LocoBio,
Décembre 2021
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