Idées
cadeaux de Noël, suite
Le
livre de cuisine facile, petit budget,
rapide et responsable à ne
surtout pas manquer
Bon, il se trouve qu'il
s'agit encore -dirons certains- de cuisine végane. And so ? Et
en plus de cuisine pour étudiants, autant dire un segment certes
important de la population mais bon qui ne concerne pas tout le
monde. Alors à quoi bon ? Erreur, grave erreur ! Cuisine
vegan pour étudiants,
de Sandrine Costantino est au contraire à mettre entre toutes les
mains. Quelque part on s'en fout totalement, allez, on se (re)lâche
un peu les zygomatiques tendues du militantisme;), oui on s'en fout
totalement de savoir ce que c'est, pour qui c'est car c'est tout
simplement un livre de cuisine pour tous, je dirais la base de la
base pour qui se monterait son petit nid ou, dans son petit nid bien
installé, voudrait faire entrer un peu de sang nouveau. Bon, c'est
sûr, du sang métaphorique et c'est là que l'on rejoint le végan
et c'est là que c'est encore mieux. De toute façon, il faut voir
les choses en face : végan ou pas, ce type de cuisine est
synonyme de diversité et sans cette diversité, sans cette curiosité
pour la diversité, la vie manque assurément de piquant. Et de toute
façon de toute façon, oui, il va bien falloir transitionner -comme
on dit et comme c'est pas joli mais comme c'est une réalité-. Alors
l'idéal reste à ce jour à mes yeux cet ouvrage maniable, beau,
abordable (moins de 16 euros), édité une fois n'est pas coutume par
les écoresponsables éditions La Plage, qui déploie sur environ 150
pages des recettes végétales à réaliser avec le minimum, soit
comme spécifié dans le sous-titre : « une plaque de
cuisson, une poêle et une casserole ».
L'autrice,
Sandrine Costantino, n'en est pas à son coup d'essai puisqu'elle a
déjà publié d'autres ouvrages chez le même éditeur. Entre deux
livres et deux concours car c'est elle qui a créé le concours
« Saveurs durables »
(https://fr-fr.facebook.com/Saveurs-durables-225755880810015/),
vous pouvez la suivre sur le blog qu'elle anime :
https://vegebon.wordpress.com.
Sa démarche est intéressante et c'est une des raisons pour
lesquelles j'ai repéré ce livre et je veux vous en parler. En effet,
comme beaucoup d'entre nous (sans doute pas assez car certains
renoncent encore à poursuivre des études notamment pour des raisons
financières, est-ce normal dans la France de bientôt 2022?), elle a
en effet été étudiante. Elle est même allée loin car elle est
aujourd'hui, j'allais dire en plus du reste ou avant tout le reste
mentionné plus haut, professeure agrégée de biochimie et en plus
titulaire d'une thèse en biologie. Donc on imagine ne pas avoir
affaire à une écervelée inculte et intégriste et disons que ça
tombe plutôt bien tant le débat sur le véganisme, réduit à la
question de la viande ou pas la viande, qui réduit aussi ses partisans,
enfin les discrédite souvent carrément. A qui profite le « crime »,
ça on peut savoir mais c'est surtout l'Histoire qui dira et elle
donnera certainement raison à des personnes comme Sandrine
Costantino qui ont à cœur de partager leur enthousiasme pour des
recettes gourmandes issues de leur propre expérience. Car comme je
le disais, elle a été étudiante et avoue que comme à peu près
tous les étudiants (et ce n'est pas une si mauvaise chose), elle a
fait ses armes culinaires sur le tas ; du coup, ce guide est
celui qu'elle aurait aimé avoir et nous sommes bien ici dans de la
joie de la transmission. Sauf que depuis ces années à elle d'étudiante,
plusieurs évènements sont intervenus et ne font que renforcer la
pertinence de ce livre : possibilité de se complémenter en
vitamine B12 pour équilibrer son alimentation, urgence de la
transition écologique et d'un régime alimentaire moins carné et...
et... et crise pandémique qui, en soi et par sa gestion politique
qui aurait pu être autre, a frappé de plein fouet les pauvres
étudiants. Pauvres car toutes les études sociologiques, sérieuses,
pas comme la majorité des politiques nantis qui ne savent pas de
quoi ils parlent, désignent la population estudiantine comme étant
déjà une population fragile mais là, là c'est encore pire et la
précarisation rime avec paupérisation qui rime avec aucun « tion »
mais juste, je dirais : scandale. Scandale car en principe les
adultes, ceux qui sont « installés » dans la vie, à
commencer par les mêmes politiques, sont ceux en charge de donner
envie de grandir, d'accueillir dans le monde d'après l'enfance et
l'adolescence, et sont bien sûr responsables de donner pour cela des
moyens décents. Tout cela pour dire qu'actuellement, et la pente ne
date pas dans ce domaine comme dans d'autres (services publics, dont
notre cher hôpital, éducation, justice, secteur privé lui aussi sous
le joug des mystérieuses lois managériales, etc...) d'hier, c'est
un scandale et une belle catastrophe. Autant dire que cet ouvrage est
à la fois malheureusement et heureusement circonstancié et voici le
temps de voir de quoi il est fait.
Vous
trouverez d'abord une introduction, somme toute assez logique pour
une introduction d'être d'abord, mais celle-ci rentre
particulièrement bien dans le vif du sujet. Vous trouverez ainsi
toutes les bases pour ensuite vous lancer à votre échelle dans la
haute voltige du bien-être des papilles. Sont ainsi passés en revue
l'équilibre alimentaire végétalien, ce que doivent contenir votre
frigo et votre placard avec la recette de l'incontournable purée
d'amandes maison et enfin la batterie de cuisine « minimaliste
et écoresponsable » nécessaire. Vous apprécierez avec moi
cet effort de cohérence si précieux et vers lequel ô combien il
faut tous tendre (mes bien chères sœurs, mes bien chers frères;))
à travers ce souci d'une vision globale de l'activité menée. Ici,
c'est la mise en abyme presque totale puisque l'on parle de
l'écoresponsabilité des aliments mais aussi des outils pour les
travailler... mais aussi de l'éditeur qui édite le livre où il
s'agit de tout cela. On vous l'avez bien dit : la Transition est
un vrai casse-tête pas que chinois et soit vous renoncez, allez
direct vous coucher, soit vous vous faites un petit gentil shoot
d'huile essentielle de menthe fraîche et une fois les idées bien
clarifiées, même pas mal, le warrior de la Transition et de la
cuisine végé c'est et ça sera pour toujours vous. De toute façon, pas
de crainte car cela ne va signifier ni disette ni désolation comme
en témoignent la tapée de succulents plats chauds faits juste avec
une pauvre casserole (elle, je dis « pauvre » parce que
c'est sûr que c'est pas de tout repos, clair qu'elle va bien être
mise sur la brèche du réchaud), ou alors avec une poêle ou alors,
luxe du luxe, avec les deux : casserole et poêle de concert
pour, par exemple, de bonnes galettes à la patate douce sautée ; même
que la patate n'en demandait pas tant (!) et même que cette patate est
super bonne pour le cœur. Vous ne serez pas en reste, vraiment pas
de quoi paniquer, car attention le chapitre sur les plats à
emporter, toujours cool pour aller sur le campus ou squatter avec le
sourire chez les copains en faisant mine de travailler au devoir à
rendre en cata le lendemain matin. Là défilent des visages bien connus
mais
cela ne fait pas de mal de les retrouver et d'avoir tout sous la main
à côté de nouveautés. Je pense à notre ami l'houmous, à nos
amies les rillettes de lentilles ou à la « salade avalanche »
qui, de sa semoule de blé, de ses amandes blanches et, entre autres,
de ses raisins secs, vous ravira. Manger végétal ne rimera pas non
plus avec couic, ceinture au dessert puisque le choix est offert
entre recettes sans cuisson (type boules d'énergie façon cookies,
et on en a bien besoin) ou avec la casserole et la poële convoquées
pour faire un délicieux porridge pomme-cannelle ou un gâteau
renversé pomme châtaigne. Last but not least, ce guide de vrai
accueil dans le monde d'après se termine avec des propositions de
menus suivant les saisons (assortis de la liste des courses, des fonds
de placards à réquisitionner et des apports nutritionnels
quotidiens) et de menus lorsque l'on sort, car oui, les gens qui
mangent végétal ne restent pas reclus dans leur grotte à attendre
qu'y germent un peu désespérément des graines en quête, comme eux
et nous tous, de lumière. D'utiles conseils sont ainsi donnés sur
comment faire pour choisir par exemple dans un resto kebab ou
qu'apporter au fameux apéro entre voisin.es qui aura la lourde
charge de les convaincre sans en avoir l'air qu'une autre cuisine est
possible. Et même bonne. C'est pas fou ça ? Un index des
recettes par ingrédient, non moins utile que le reste, vous
permettra de gagner du temps. Or comme pour les végans le temps
c'est aussi de l'argent (;)), eh bien vous pourrez l'utiliser pour
vous acheter des aliments de qualité et vous consacrer à l'un de
nos besoins, de nos plaisirs essentiels : bien manger.
©Yolaine de LocoBio,
Décembre 2021
|