Pour passer un
bel été…
… pourquoi
ne pas aller
contempler les glaciers
tant qu’il y en a encore (donc préférer les modes de transport
doux pour y accéder, à commencer par ses propres pattes) ? La
ville un peu hallucinante de Chamonix
est précisément aux pieds de fameux glaciers qui méritent sans nul
doute un pèlerinage estival : ce qu’il reste de la Mer de
glace, mais surtout les Grands-Montets au-dessus du village
d’Argentière et les Bossons au-dessus du village du même nom. A
ce dernier endroit, une exposition gratuite proposée par le
chalet-restaurant, ce qui n’est pas à bouder dans le coin car les
prix sont plutôt élevés comme les sommets, cette auberge donne
donc des infos variées sur le site. Idéal pour ceux qui veulent
s’extraire de la vallée sans pour autant se lancer dans des
courses folles.
Ensuite,
dégustation possible de hot
dogs
dans le centre, tout près d’ailleurs d’une épicerie bio et des
éditions Guérin. Pause agréable dans une rue tranquille, vivante,
près de l’Arve toujours très remuante qui voit défiler chaque
jour son lot de candidats au rafting et autres sensations fortes.
L’accueil est en effet aussi efficace que chaleureux chez Cool
Cats,
rue des moulins. Des alternatives végétariennes agrémentent des
saveurs qui font voyager loin, très loin, de l’Orient à
l’Amérique latine.
En
parlant d’alternative, le lac
Léman,
c’est pas mal aussi. Evian
en particulier, avec la
navette électro-solaire l’Agrion
qui vous emmène en une quinzaine de minutes au Pré-Curieux.
Là, vous attend une guide aussi pédagogue qu’à sa façon ferme
et engagée. Pendant une visite d’une heure et demi, elle vous
raconte l’histoire du lieu, une bâtisse privée de style colonial
avec jardin d’agrément pour riches touristes transformée en site
de sensibilisation
à la biodiversité.
Les Jardins
de l’eau
sont spécialement consacrés aux enjeux autour des zones
humides
qui ont beaucoup reculé partout dans le monde et en particulier dans
les zones lacustres à forte pression immobilière. On passe de
bassins à nénuphars en étang colonisé par une famille de castors.
Cette année, les cosmos se font attendre mais les pois de senteur
assurent, alors ça va ! Dans la demeure, les explications se
poursuivent grâce à divers supports dont une maquette des plateaux
et montagnes environnants. On peut aussi y acheter les carnets de
voyage co-publiés par Gallimard et le Conservatoire du Littoral,
fameux pour leurs aquarelles afin de partir à la découverte de
divers endroits (du Marquenterre à la Réunion en passant par le lac
du Bourget, tout un programme). De quoi préparer d’autres
vacances, ma foi !
Dans
le registre des lectures,
et pour continuer sur le chapitre des glaciers, je recommande Dans
les secrets de la mer de glace,
par quatre experts dont Luc Moreau (éditions Esope, Chamonix). Vous
aurez peut-être la chance de le croiser lors de l’une de ses
conférences en continu, au fil de l’arrivée du fameux petit train
rouge, sur la terrasse face aux Drus. Il y est question des
variations du plus grand glacier français. Personnellement, j’avoue
ne pas y comprendre grand-chose mais d’abord tout le monde n’est
pas comme moi et en plus cela me fait rêver en tant qu’écrivain.
Alors pourquoi se priver de si belles photos de paysages sculptés au
fil du temps, d’expressions aussi suggestives que « le
passage du col du Géant » ? Au fait, il y a aussi des
infos sur d’autres glaciers et d’autres pays. De quoi, je vous le
dis, préparer vos prochaines vacances… à moins que vous ne
résistiez définitivement pas au (faux) silence de ces blocs si
bleus aux silhouettes si éloquentes. Dans ce cas, c’est qu’Alain
Corbin aura sans doute eu une influence positive sur vous, avec son
Histoire
du silence. De la Renaissance à nos jours
(chez Albin Michel). Où il paraît, ah bon, que le silence est lui
aussi en voie de disparition. Zut alors. Et qu’il faudrait
urgemment, zut encore, rectifier le tir car le silence, non, c’est
pas une maladie, c’est ni grave ni dangereux. Au contraire, vous
savez quoi ? Chut, le silence, c’est la vie. Demandez donc aux
séracs quand ils s’écroulent, si le silence c’est pas la vie ☺
Sur
ce, Caton a dit : « Il
n’y a point de danger à se taire, il peut y en avoir à parler ».
Pas si sûr. Sinon, comment faire de bonnes révolutions ? Mais
bon, parfois si. Alors bye bye et à nos amarres larguées.
Je
vous souhaite un bel été, tout de silence, de fureurs, de soleil et
de pénombre tressé.
©Yolaine
de LocoBio
Août
2016
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