• JoomlaWorks Simple Image Rotator
Chronique 59
28-01-2013

Des coccinelles dans le désert, et un peu de lavande

 

  

En cette nouvelle année, première paraît-il d'un « nouveau cycle », veuillez chers lecteurs, recevoir tous mes vœux de vaillance pour tenir tout court et davantage tenir le cap.

Tout d'abord en matière de souveraineté alimentaire. Car il serait bon de ne pas être ridiculement à la traine au moment où d'autres prennent conscience des dangers d'une dépendance excessive (90% d'importations) et passent vigoureusement à l'action. Ainsi, le Qatar investit massivement dans l'énergie solaire pour construire des usines de dessalement à même de répondre aux besoins de son agriculture... cela en plein désert. L'accent nouveau mis sur la production locale (bio?, on l'espère) est tout pragmatique. Il devrait donc convaincre nos propres décideurs, ne voyant souvent dans l'écologie qu'une option idéologique, donc prompte à être facilement rejetée. J'en veux pour preuve les déclarations récentes par le président du Programme National du Qatar pour la Sécurité Alimentaire (QNFSP) : « Nous ne pouvons pas imaginer notre développement sans sécuriser nos ressources alimentaires. Nous sommes partisans du commerce international, mais nous croyons au changement climatique et à ses conséquences sur l'agriculture. Certains pays risquent à l'avenir de réduire leurs exportations et nous ne pouvons pas rester aussi dépendants » (Le Monde, 6 décembre 2012). CQFD.


Bien sûr, et c'est aussi connu que décrié, la sécurisation de l'approvisionnement alimentaire s'accompagne, enfin plutôt a été précédée d'une politique d'acquisition de terres, majoritairement en Afrique. Au mépris -objet de la contestation- des droits de propriété et plus fondamentalement des besoins des populations locales. Sur cette question, deux livres sont éclairants et sont sortis voici quelques mois à l'initiative de deux organismes engagés au quotidien contre le mal-développement et en faveur des luttes paysannes, le CETIM (http://www.cetim.ch) et GRAIN (http://www.grain.org/fr). Il s'agit de Terre et liberté ! A la conquête de la souveraineté alimentaire, par Paul Nicholson, Xavier Montagut et Javiera Rulli ; aussi de Hold-up sur l'alimentation. Comment les sociétés transnationales contrôlent l'alimentation du monde, font main basse sur les terres et détraquent le climat. Ou il est question d'agrobusiness et de dépossession...


Tiens, de dépossession il est justement aussi question, mais cette fois-ci plus près, très près de chez nous. Avez-vous déjà entendu parler des jardins familiaux de la Cassine, près de la gare de Chambéry... et si près du futur pôle d'échanges multimodal ? Si oui, alors vous êtes peut-être au courant. Sinon, il ne serait peut-être pas inutile d'être informé. Donc ces jardins sont menacés dans le cadre de la réalisation de ce pôle et plus globalement du fameux chantier du Lyon-Turin. Et menacés par qui ? Malheureusement par deux collectivités qui devraient être proches des besoins des citoyens, ceux d'aujourd'hui et ceux de demain, soit la Mairie et l'Agglo. Cela est d'autant plus malheureux que la dite agglo vient de s'illustrer par une initiative louable, à savoir la réalisation et la distribution massive d'une carte des producteurs locaux (pour les oubliés ou les retardataires, voir : http://www.chambery-metropole.fr/TPL_CODE/TPL_PUBLICATION/PAR_TPL_IDENTIFIANT/143/420-infos-publications.htm). Schizophrénie ? Double jeu ? En tout cas gros dommage car non seulement les parcelles manquent pour que chacun puisse pourvoir en partie à sa propre alimentation en légumes et en fruits, mais quid de la biodiversité ? Et quid de la pollution à Chambéry ? Car ce pôle augmentera le flux de véhicules à proximité du centre-ville, comme si la pollution n'était pas déjà assez devenue chronique dans la capitale de la Savoie-bon-air-sur-cartes-postales-uniquement. Tiens, au fait, y aurait-il un lien entre la mise en route du nouvel incinérateur et cette pollution... d'autant plus que pour rentabiliser l'infrastructure en question, des déchets viennent dans la cluse par camion ?


Bon, on voit où les coccinelles de la Cassine mènent : à des considérations pénibles, mais aussi à des actes possibles. Alors pourquoi pas adhérer à cette nouvelle association dont l'objet, plus large, est de développer ce type de jardins et de sensibiliser à leur intérêt (ou nécessité ? Allons-y carrément!) en milieu urbain. Pour marquer votre geste : Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir


Cultivons, cultivons... cultivons-nous aussi. Et ce me semble être de plus en plus un combat. Alors une adhésion à l'Association des Amis de la Librairie Jean-Jacques Rousseau (l'ADAL) ne ferait pas de mal à cette enseigne située rue Croix d'or et qui défend une ligne d'exigeante accessibilité. Cela lui ferait même du bien, sachant que comme pour la précédente asso, les adhésions sont d'un prix très raisonnable. Et sachant que l'ADAL fait venir des auteurs et contribue à animer un débat public parfois assez pauvre localement. Contact pour infos et agenda sur http://www.librairierousseau.com/la-librairie-a-des-amis; Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir .


Bon, il n'est pas interdit non plus, c'est même recommandé, de prendre un peu de temps pour soi. Justement afin de tenir tout court et de tenir plus spécialement le cap de la transition. Dans cette perspective, pourquoi ne pas aller faire un petit tour dans un espace de relaxation et de bien-être situé place du château, à Chambéry ? Emilie vous accueillera dans son Cocon de soi (http://www.cocondesoi.fr). Elle a pour philosophie de privilégier les produits locaux et bio. Une démarche intéressante est celle des massages selon la saison, tout à fait en résonance avec la pensée chinoise (je veux dire l'ancienne, pas la moderne-frénétique). D'où l'idée d'abonnement saisonnier. Suivre des ateliers d'auto-massage ou de massage pré-natal est aussi une bonne idée... pour soi et... et... au fait mais c'est bientôt la Saint-Valentin ! Bon, encore un truc marketing. Bien sûr. Mais un petit geste, là encore, suffit. Suffit à quoi ? A témoigner de ses fervents sentiments. C'est plutôt heureux par les temps qui courent, non ? Alors on peut jouer le jeu et, pour quoi pas, offrir un bon cadeau dans cet espace non dénué du charme de la vieille ville.


Pour la fête des amoureux, on peut aussi joindre l'utile à l'agréable, en profiter plus longtemps et à deux. Dans ce cas, rendez-vous à l'atelier-boutique de la Poterie de Bissy (http://www.poteriedebissy.com/) pour acquérir de la belle vaisselle, des décorations murales, des sculptures ou encore des mangeoires à oiseaux (par le froid actuel, ils vont en seront gré). Y aller à vélo constitue une balade formidable au cours de laquelle on côtoie la campagne chambérienne, on se dit qu'on a drôlement de la chance qu'elle existe encore et le paysage qui se détache au loin, vert des forêts et des pâturages aussi. A bon entendeur...


Plus près, encore plus près (Quai de la Rize), vous pouvez peut-être demander au potier Antoine Pasquier de vous ouvrir les portes de son atelier made in Pasquier. Ce qu'il fait est proprement magnifique et prometteur, comme vous pouvez en juger sur son blog : http://pasquier-potier-chambery.blogspot.fr. Pour l'instant, il n'a pas de lieu de vente fixe. En revanche, il a de beaux articles (théière, tasses, saladiers, etc...) à la disposition de votre intérêt et prend des commandes qui, si elles n'arriveront pas pile pour la Saint-Valentin, pourraient égayer votre quotidien dès les premiers redoux du printemps.


Bon, eh bien encore un mois où l'on ne s'ennuiera pas. Tant mieux. Enfin il y a des mois où on préférerait se reposer de certains sujets. Un peu de lavande pour se détendre ? Oui, c'est cela, un peu de lavande.

 

©Yolaine de LocoBio,

28 janvier 2013



 
< Précédent   Suivant >
© 2024 locobio
Joomla! est un logiciel libre distribué sous licence GNU/GPL.