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Cogitations et actions
Chronique 50
26-06-2012
Mais où donner de la tête (suite) ?

 

Juin 2007-juin 2012 : déjà 50 chroniques et toujours la même vocation à vous informer pour mieux, donc moins, consommer. Car tel demeure bien l'objectif, n'en déplaisent aux nouvelles têtes dirigeantes nationales qui maintiennent une option de croissance hors sujet. Mais ne nous emballons pas tout de suite : nous reviendrons ultérieurement à des considérations plus directement politiques concernant les derniers mois... et les premières décisions des nouvelles têtes en question.

Bon, donc vous l'aurez compris, ce n'est pas parce que des pistes sont ici données pour mieux consommer que la consommation est considérée comme la panacée. C'est une étape intermédiaire, rien de plus. Mais rien de moins. Donc une étape à ne pas négliger. Deux réflexions préliminaires : malgré une augmentation de l'offre locale et bio/écolo, le déséquilibre reste flagrant dans ce qui est proposé au consommateur. En matière de logement par exemple, si l'auto-construction s'est bien développée, qui ne cherche pas ensuite à rester dans la même logique et donc à se meubler loco-bio ? Et c'est là que le bas -enfin le bahut- blesse : quel choix entre des kits nordiques et du local, pas toujours écolo... et à quel prix ? Sur des sujets comme celui-ci, on touche au fond du problème, à savoir la déstructuration des filières et la perte des savoir-faire, leur disparition sur l'autel pourtant peu orthodoxe de l'économie dite moderne. Ah la rationalisation de la production, ah les économies d'échelle, ah... ! Et pourtant oui, ces contraintes existent. Elles définissent l'environnement économique actuel. Alors ? Alors je persiste à penser que des niches existent -comme je peux parler bien, moi aussi, quand je veux-. Alors qui se lancerait, mince surtout dans la région avec tout le bon bois que l'on a, dans de l'ameublement loco-bio ? Le défi ? Restructurer les filières, ressusciter les savoir-faire, actualiser le tout avec les critères du développement durable (dont une rémunération correcte) et se lancer. Ça marchera, j'en suis certaine et je suis prête à me faire l'écho de bonnes initiatives dans ce sens.


Deuxième réflexion préliminaire : l'intérêt pour une consommation alternative et a fortiori franchir le pas dans cette direction demeurent minoritaires. Comme par hasard il y a résistance du système économique à ce qui pourrait le fragiliser. Comme par hasard la masse des consommateurs est tenue éloignée de considérations bio et locales. Qu'elle consomme, mal et beaucoup, mais qu'elle consomme ! Et surtout qu'elle ne fasse pas de politique ! La consommation comme nouvelle religion, du pain dégueu et des jeux vidéos, et tout ira bien. Le problème, c'est que non seulement cette masse de consommateurs est restée assez hermétique aux alternatives -mis à part quelques avancées comme des paniers paysans livrés en centres sociaux, gages d'un nouvel intérêt et d'une meilleure alimentation-, mais en plus elle s'est accrue ces dernières années. C'est clair : la précarisation croissante nuit aux alternatives. Les gens n'ont pas la tête à ça même s'ils voudraient bien. Et ça, ça m'énerve. Ça m'énerve qu'un système pourrit perdure sur les aspirations à mieux des gens. Ça m'énerve qu'un truc du passé obère notre avenir. Ça me dégoute. Où sont les politiques ? Que font-ils ? L'alimentation de leurs concitoyens, bouse de crottin, mais c'est la base de la base ! Ils font quoi ? Ils mangent du bio dans leur coin, ils ont la ligne, et puis voilà ? Eh bien cet « et puis voilà », on ne s'en contentera pas. L'enjeu, c'est vraiment, depuis trop d'années maintenant, l'éducation à la (moindre) consommation et la démocratisation de ce qui est bon. Est-si compliqué ? Du courage, du courage... à commencer par du soutien pour les agriculteurs soucieux de bonnes pratiques. Ce ne sont pas eux que l'on entend le plus, bien sûr, mais ce n'est pas une raison. Depuis quand la politique ne serait que rapports de forces et pas du tout conscience éthique ? Allons, il s'agit clairement d'aller dans cette voie et, surtout, d'anticiper. Car sauf à me tromper, la politique, c'est anticiper, anticiper sur les besoins réels de la population. Pas l'abreuver d'illusions.


Sur ce, quel éclairage porter ce mois-ci et sur quels produits? La bouffe dominera encore, mais pas que. Mentionnons d'abord l'initiative d'Edouard Mari qui poursuit sa valorisation des produits baujus via des colis trimestriels. Pour prendre connaissance des contenus possibles, à votre guise, et aussi commander : Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir . Le marché de Chambéry est aussi de plus en plus investi par des producteurs en vente directe, tandis que ceux présents depuis un certain temps déjà semble avoir consolidé leurs bases. Du coup, autant aller y faire un tour pour voir par vous-mêmes. Vous tomberez sans doute alors sur une autre nouveauté : Tata Coffee. Il s'agit d'un café-mobile, grâce à un triporteur, qui propose des boissons chaudes et fraiches dans une démarche bio et équitable. Sachant que Marie-Carmen del Rey, qui est à la base de ce projet, propose aussi ses services aux associations pour des évènements. + d'infos à  Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir .


Les AMAP... les AMAP... ça va et ça vient. Normal car c'est fragile : c'est du vivant, de l'humain, des groupes qui parfois s'usent car trop toujours les mêmes qui s'y collent, le paysan qui n'est pas assez payé pour son travail réel et qui finit par jeter l'éponge, etc... Mais les AMAP sont là et bien là, de plus en plus aussi. J'en mentionnerai deux. Celle qui, assez logiquement, reçoit ses paniers à l'ASDER (Maison des Energies, Bissy) : http://amapbrouettecox73.blogspot.fr. Et celle de Chambéry Centre, assez récente, et qui semblait encore il y a peu rechercher des adhérents. Voir avec eux, sachant que le « turn over » favorise les entrants patients : http://amapchamberycentre.forumgratuit.org. Et les AMAP, les AMAP, c'est vous, c'est moi : un groupe n'a personne à attendre pour se constituer et aller voir directement un agriculteur. Croyez-moi, ils sont assez occupés à leurs champs et tout le monde sortira gagnant de ce genre de rapprochement.


Alors hormis la bouffe, que vous dire ? Oups, j'allais oublier ! On reste encore deux lignes sur la bouffe. Car c'est de cela qu'il s'agit, mais de bien plus aussi. Un nouveau site vient d'être judicieusement créé, preuve que les manques sont pourvoyeurs de créations d'activités. C'est http://www.plantezcheznous.com. L'idée ? Tout simplement de mettre en relation les personnes ayant un jardin, n'en faisant pas toujours « quelque chose » et celles en recherchant un, justement pour en faire « quelque chose ». Le deal ? Partager la récolte. Et au passage (re)trouver de la convivialité. Cher Jean-Jacques Rousseau, le jardin n'est-il pas, ne devrait-il pas être à la base du contrat social, d'un contrat social renouvelé ? Sujet à méditer en cette année de commémoration parfois falbalesque de vos 300 ans.


Alors hormis la bouffe... j'y arrive, j'y arrive. Des pompes super confortables -j'ai testé sans être payée!-, à un prix abordable et process faisant des efforts : http://www.foryourearth.com. Elles sont en vente dans le centre de Chambéry chez http://e-shop.espritdethik.com où il y a par ailleurs aussi un bel effort pour proposer nombre d'articles (vêtements, vaisselle, etc) souvent renouvelés. Pour des achats plus spécifiques liés à des loisirs d'altitude, et en l'attente d'une nouvelle version du guide, voir http://www.mountain-riders.org/_EcoGuideMateriel/index.php?lg=fr. La même asso de « riders » parfois plus branchouilles qu'écolos d'ailleurs, mais dont la communication hyper-positivo-efficace fait avancer le schmilblick, est actuellement en pleine démarche « Flocons verts ». Le but est de rendre plus lisible qu'une foule de logos leur éco-guide des stations de montagne (http://www.mountain-riders.org/_EcoGuideStations/) en ramenant tout à une échelle de 1 à 4. + d'infos sur ce chantier en cours sur http://www.mountain-riders.org/_news/news.php?id=1001. L'intérêt ? C'est de mieux être informé sur vos points de chute en montagne. Reste alors à y aller...


Donc mini-rubrique « Transports » avec Cité Lib, marque (c'est dur dur de se défaire de ces réflexes, mais bon, faut ce qu'il faut) de la Société Coopérative d'Intérêt Collectif Alpes Autopartage. Bon, c'est toujours la bagnole. Mais pas que. Et c'est là que c'est intéressant. D'abord parce qu'il s'agit d'en réduire le nombre. Mais surtout l'usage. Car il existe des abonnements combinés transports en commun + autopartage + vélo. Il est également possible de jouer la carte de l'intermodalité pour des départs plus lointains en France, et donc de réserver une voiture en gare. RDV sur http://www.citelib.com.


Côté activités, des nouveautés aussi en vue, dans la foulée de l'installation sur Chambéry de Nature et Découvertes. Oui, je sais... c'est pas des « vrais écolos », que de l'opportunisme... na na na, tatati tatata. Il est certain que l'origine des produits, quand elle est mentionnée ou quand les vendeurs savent répondre à cette question laissant visiblement rêveur,... laisse elle-même rêveur. Un petit effort serait souhaitable pour plus de crédibilité dans la démarche. Mais bon, il y a pire, il y a bien pire. Donc cette enseigne s'est implantée à Chambéry. Et elle propose des activités variées ancrées localement (d'ailleurs rien ne vous empêche de leur en proposer), genre rando, atelier cuisine, etc.... Voir http://www.natureetdecouvertes.com/tous-les-evenements. A noter aussi le souci de s'aligner sur les normes ISO... qui ne sont pas la panacée non plus... mais là encore il y a pire, bien pire. Donc l'effort est méritoire et il faut le signaler.


Côté activités, mais alors là total non marchandes, je finirai par le Réseau d'Echanges Réciproques de Savoirs (en non pas de services, la nuance est importante, et ne pas l'intégrer peut conduire à maldonne), http://www.rers-asso.org/ou_73chambery.htm, lié à la très dynamique Association du Quartier Centre-Ville de Chambéry (AQCV). Un réseau junior existe, ce qui permet non seulement des apprentissages sur des savoirs, mais aussi, cher Jean-Jacques Rousseau, le plus fondamental des apprentissages : l'échange. Et en la matière, pour cette action comme pour toutes celles que j'ai eues à connaître, l'AQCV mène, avec des moyens beaucoup bouts de ficelle, un travail tout à fait remarquable dans la ville ; je dirais un travail encore de gauche... s'efforçant de ne laisser personne de côté et d'assurer un minimum de « vivre-ensemble », donc de décloisonnement. Mais je m'égare, enfin j'empiète sur plus tard et des réflexions en matière de politique locale. D'ailleurs tous nos vœux à Madame le Maire, désormais députée. On aimerait à penser que ce nouveau mandat lui donnera la hauteur de vue nécessaire... pour ne pas perdre de vue les nécessaires ancrages à la terre, au bon sens et à l'intérêt général. Mais je m'égare. Encore ce satané Jean-Jacques qui déteint, avec ses idéaux et son soupe-au-lait.


Last de la liste : consommer, c'est aussi donner de l'argent à des militants utiles. Donc, avec l'été qui se profile et des abandons (comment les éviter), faites vous envoyer le Guide des Vacances pour Bêtes ET faites un don en retour. J'adore : la carte des plages accessibles aux chiens. Pas de blague. Cela permet de savoir où mettre les pieds avec son cabot plutôt que de le planter attaché à un poteau. Cela crée aussi des liens : on le sait bien, rien de tel qu'engager le conversation grâce à son chien-chien. A quand une carte des plages inaccessible aux hommes et seulement réservées aux animaux pour le coup dédomestiqués ? Non, là vraiment, je m'égare. Il est tant que je termine. Pas avant de vous donner le lien vers le site adéquat, http://www.30millionsdamis.fr/mon-animal-et-moi/conseils/vacances-pas-betes.html, et aussi de tirer mon chapeau de paille à la CIPRA Vivre dans les Alpes (http://www.cipra.org). Il est possible d'y adhérer et, ainsi, de soutenir des projets de développement vraiment durable dans notre région. Ces projets sont nombreux et menés avec autant de discrétion que d'efficacité sur le long terme.


Bon, cette fois, c'est la bonne ! Vous avez de quoi vous occuper... à consommer !




@Yolaine de LocoBio

26 juin 2012





 
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