Où
regarder
Et oui, j'ai tardé à écrire ma
chronique. Excusez-moi. J'ai tardé à chroniquer, finalement comme
d'autres tarde à se déclarer. Ce n'est pas contagieux. C'est juste
dans l'air du temps. Rien d'alarmant, tout de très normal pour une
chronique, finalement. Sauf que moi, je ne suis candidate à rien. Je
ne fais qu'observer et ça fait mal. Je veux dire : ça ne
pardonne pas.
Février. Nous sommes déjà en
février. C'est la crise, alors « Bonne année ! ».
Même en février, il n'est pas trop tard pour vous la souhaiter. Au
contraire, à crise devenue chronique (Atchoum ! Atchoum !
J'ai mal au foie ou bien est-ce au dos? Et que dire de ma tête, ma
pauvre tête ?)... « Bonne année » chronique aussi.
A la crise comme à la crise. C'est ce que l'on va finir par dire de
manière... chronique.
Février et la perte du triple A semble
déjà de la vieille histoire. Des gesticulations. On nous pollue
avec des gesticulations. Du coup, j'aime l'irresponsabilité des
ignares, la satisfaction des ignorants en économie. Cette perte,
c'était, ce devait être une catastrophe. Et pas le droit, alors pas
le droit de s'en moquer. Le Temple est bien gardé. Cela, on ne peut
pas en douter. Les gardiens se cramponnent même bien au siège de
leur fonction. Elle a bon dos la fonction. Pendant ce temps, d'autres
vont au charbon. Dans la stupéfaction générale de la
non-déclaration, de l'implicite essoré, ils n'hésitent pas à
présenter leur programme. C'est ce que c'est, adieu la révolution,
mais c'est un programme. Un programme à découvert.
J'ai tardé à chroniquer, excusez-moi.
C'est que j'ai cherché où regarder, quoi dire, de quoi me faire
l'écho. C'est toujours la même hésitation entre relayer ce qui
fourmille, les cafés scientifiques
(http://www.scienceactions.asso.fr)
et autres actions ; et se dire que ce ne sera pas suffisant, que
d'un autre côté la pression augmente. Atchoum, mon foie !
Pression sur les budgets domestiques, pression sur l'environnement,
sur les sols, le foncier, le vivant. Pression, pressions. Drôle de
sensation, ce regard contraint à la divergence. Drôle d'impression.
Vraie tension dramatique. Pour un peu, l'époque deviendrait
romanesque.
Pas agréable, ça gratte partout. Mais
tout de même, depuis plusieurs années d'implantation locobiotesque
dans la région, j'ai constaté la multiplication et la structuration
de nombreuses initiatives allant dans le sens du bio et du local.
Davantage de bébés peuvent frayer un chemin à leur poussette dans
les allées de magasins bio qui n'existaient pas en aussi grand
nombre quand, moi, j'étais à leur place. Certes, tous ne portent
pas la même attention au local et ne s'engagent pas de la même
façon auprès des producteurs locaux, mais on parle du sujet et il
s'en suit des actes concrets comme la mise en place de filières
d'approvisionnement. La restauration collective bénéficie
d'ailleurs de ce mouvement général et les freins sont petit à
petit levés pour rendre les cahiers des charges plus conformes à la
santé des mangeurs qu'aux bénéfices des investisseurs.
Les plus grands -pas de limite d'âge
pour cela-trient les déchets. Et oui, rien de très reluisant. Sauf
que cela non plus, ça ne se faisait pas dans mon enfance.
Décidément, un vrai dépotoir ces années 70 héritières des
décennies immédiatement précédentes. On va avoir du mal à s'en
relever, mais quelle alternative ? Je préfère regarder celui
qui bricole son vélo avec des copains qu'il s'est fait
(http://rouelibre.free.fr/?61-velobricolade). Parce que tous ils en
ont marre de la bagnole : non seulement elle pollue et sa
« technologie avancée » plantera vite sans recours
possible, mais en plus c'est le porte-monnaie qu'elle frappe avec une
essence devenue luxe obsolescent.
Voilà de petits actes face à de
grands, de vrais ras-le-bol. Des actes petits mais révélateurs,
plus nombreux et se recoupant entre eux. Des actes hier décalés,
aujourd'hui presque routinisés. Je reviens à l'exemple du tri.
Encore une fois, ce n'est pas la panacée, il reste bien des progrès
et des zones d'ombre à son sujet. Mais il y a 30 ans, je suis
désolée, on n'en faisait pas autant.
Ben voilà que je fais mon « Café
bonne nouvelles » toute seule. Ce n'est pas très logique. Ce
n'est pas dans le concept. Et en plus, c'est dommage car ce café, il
existe pour de bon à Chambéry, maintenant. Pas d'emballement :
il ne faudrait pas de bonnes nouvelles à trop haute dose, on
risquerait de guérir trop vite. Non, pour l'instant, tout ce que
l'on peut dire, c'est que la première comment dire... « édition » ?
de ce café a eu lieu à la Maison des associations en janvier. La
salle était paraît-il comble (perso, je n'ai pas pu y aller,
j'avais eu trop de bonnes nouvelles pour la journée). On a discuté
habitat partagé à partir des expériences hyper-modernes du
« château partagé » à Dullin (là, je connais), dans
l'avant-pays savoyard, et d'Habiterre en Diois
(http://www.habiterre.org). Et chose intéressante : les
personnes qui m'en ont parlé et qui y sont allées sont loin d'être
des ex-babas actuels bobos. Il y a une vraie curiosité, de réels
besoins d'alternatives, une mixité sociale tangible même si elle
demeure difficile à élargir.
A noter que le « château
partagé » propose régulièrement des spectacles et fait
chambres d'hôtes. Sans doute peu douée pour la technologie
informatique et la recherche acharnée sur internet, je n'ai trouvé
qu'un numéro de téléphone pour vous renseigner :04 79 70 58
28. Téléphoner, c'est pas mal aussi : on entend parfois une
voix au bout du fil.
Quant au « Café Bonnes
nouvelles », je n'ai trouvé qu'un courrier électronique :
Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir
.
A vous de les contacter et de me tenir aussi au courant de ce qui
vous semble intéressant dans le bon coin de chez nous. En tout cas,
je ne voudrais pas vous quitter sans vous recommander de fréquenter
la rubrique agenda du site des Amis de la terre en Savoie
(http://amisdelaterre73.free.fr/agenda.html).
Bon, ils sont d'Aix-les-bains et nous, on est de Chambéry, donc
logiquement on devrait être rivaux.
Oui, sauf qu'on a tous assez mal à la
tête, alors on se refile les bons remèdes. C'est cela la « LocoBio
attitude ».
©Yolaine
de LocoBio
9 février 2012
|