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Chronique 44
29-09-2011
 Des motifs de satisfaction



 
La rentrée aura été marquée par l’apparition d’une drôle de carriole tirée, poussée, par deux drôles de dames bien sympas, au Jardin du Verney. Franchement, il manquait bien cela, à Chambéry, un petit resto des familles en plein air. Disposant de potagers à Chambéry-le-Vieux, Yolaine et Carole ont eu l’idée de proposer tous les midis, du lundi au vendredi, des plats simples et sains avec leurs propres légumes. Elles s’efforcent de compléter avec des produits locaux et en grande partie bio. Les prix sont enfin raisonnables ; ce qui rend leur démarche d’autant plus méritoire. Et en prime, les épluchures retournent au potager pour alimenter le compost !
 
 


Personnellement, je n’oublierai jamais mon premier déjeuner là-bas, à prendre une assiette jolie, des couverts dépareillés et à déguster en fin de repas une salade de fruits pommes-raisin-jus de citron. C’est tout con, mais c’est si bon et si rare. Juste pour le café ou plus tard dans l’après-midi pour dévorer une crêpe au goûter, n’hésitez pas à rejoindre l’énergie simple de La Charrette. Pour toute info, envoyer un courriel à : Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir ou téléphoner au 06 84 14 87 87. Et un conseil : comme les places autour des tables de camping sont limitées, pourquoi ne pas apporter un tabouret pliant ? En tout cas, c’est l’occasion certaine de bien manger et de rencontrer de nouvelles têtes.

 

Une autre belle surprise fut, en Haute-Savoie, la visite de l’exposition « La fabrique du quotidien, art populaire alpin ». D’abord, cette exposition se tient à la Châtaignière, magnifique domaine classé espace naturel sensible au bord du lac Léman, sur la commune d’Yvoire. Le site est agréable, d’un intérêt écologique manifeste et les panneaux qui le jalonnent vous renseigneront sur les particularités locales. Quant à l’expo proprement dite, elle est présentée dans une ancienne résidence de villégiature datant des années 20. Autant dire qu’il y a pire, qu’il y a eu pire depuis, en matière architecturale.

 

Après avoir franchi le seuil, vous ferez face à un escalier majestueux, à se croire dans Autant en emporte le vent. Il est bien utile et intéressant de commencer la visite par la pièce du bas où est diffusé le film expliquant l’origine de cette expo. En fait, ce sont deux collectionneurs privés locaux, le poète Bernard Lacroix et le musicien Jean-Marc Jacquier, qui ont rassemblé au fil des décennies et grâce à une passion touchante les objets du quotidien traditionnellement fabriqués par les alpins eux-mêmes : instruments agricoles, mobilier d’intérieur, jouets pour les enfants, instruments de musique. Franchement, sous nos yeux et grâce à eux, c’est toute une civilisation qui renaît. Les objets sont très beaux du point de vue décoratif, car ils sont généralement peints avec des motifs devenus aujourd’hui des symboles de la région : les croix, les cœurs, les rosaces géométriques. Et bien sûr les fleurs… Mais si tous ces objets sont si beaux, c’est peut-être surtout parce qu’ils nous donnent raison. C’est comme si la boucle était bouclée. En effet, ces objets datent du temps d’avant, avant l’industrialisation forcenée, la croissance bidon et surtout la perte des savoir-faire. La perte de la curiosité. La perte de la confiance en soi. La pure perte. Notre fardeau. Sauf que tous ces gens, les gens d’avant, eux ils savaient encore quoi faire avec les ressources alentour. Donc la boucle n’est pas complètement bouclée car nous sommes encore dans la perte alors qu’eux rêvaient comme nous d’un autre horizon en pouvant malgré tout s’assumer.

 

On aura noté le « malgré tout ». Il est hors de mon propos de magnifier ce passé car des progrès, notamment médicaux, ont été faits depuis. J’en suis comme d’autres l’héritière. Certaines photos posent aussi question : les femmes ensemble, à la broderie ; les hommes ensemble, aux champs. Les mêmes tenues pour tous et pas trop le choix. C’est là que l’on comprend combien la ville, partir, fuir, a pu nourrir bien des rêveries et aussi tracer des chemins de vie. Il ne s’agit donc pas d’encenser une époque qui ne nous ressemblerait de toute façon pas. Mais s’appuyer sur ces témoignages, sur cette contemplation, pour retrouver du bon sens et continuer à aller dans la direction du local et de l’écologique. Sur cette culture populaire à la valeur mésestimée, je laisserai le mot de la fin à Bernard Lacroix : « Autrefois, il n’y avait pas de riches ni de pauvres. Tout le monde était riche, même les pauvres ; c’est un proverbe d’ici.  Celui qui avait fabriqué quelque chose avait de l’or dans les mains, ce qui est la véritable richesse en définitive ».

 

Allez donc à la Chataignière. C’est un régal pour les yeux (quelle beauté, ce jouet en forme de cheval fait maison) et une leçon de vie moderne. Très moderne. Une douce claque. L’exposition est présentée jusqu’à la fin du mois d’octobre. A noter qu’elle est la première d’un cycle de trois ans consacré aux arts populaires. L’année prochaine, ce sera sur les poteries et l’année suivante sur les instruments de musique. Les compléments d’info sont sur :

http://www.culture74.fr/la-chataigniere 

 

Donc, en résumé, l’esprit LocoBio avance… en même temps qu’il se révèle ?

 

 

©Yolaine de LocoBio

28 septembre 2011

 
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