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Chronique 124
13-11-2021

 

Vers un monde sobre

(ou comment faire passer la pilule de la décroissance)

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En bonne intello et gaucho-écolo, j'ai poursuivi ma lecture de la presse en cette quinzaine de COP 26. Bon, il ne faut pas m'en demander trop et je n'ai perdu ni temps ni argent à lire des media qui ne prenaient même pas la peine de s'emparer de cette quand même occasion pour parler de la Transition. Après tout, s'ils ne font pas d'efforts et restent dans leur zone de confort sécurato-sécuritaire, et la pré-campagne présidentielle n'arrange rien, je ne vois pas pourquoi moi je sortirais non plus de ma propre zone de confort d'intello gaucho-écolo. Ainsi, on est sûrs d'avancer certainement vers une Transition réussie, enfin non, c'est exactement le contraire qu'il faudrait et à quoi réfléchit l'essayiste Thierry Pech dans l'article « Du consensus sur le diagnostic au compromis sur les solutions ». Sa réflexion figure dans l'hebdomadaire Le Un du 3 novembre qui pose la question qui tue pour qui se serait endormi dans une grotte depuis un bail : « Sobriété : faut-il s'y préparer ? ». Evidemment que oui, sinon quoi ? Bon, comme d'habitude, cette livraison est un peu fouillis-étourdissante sous prétexte de convoquer diverses voix plus ou moins autorisées et d'éclairer les différentes facettes du sujet. Une fois de plus, moi qui suis à force désespérément à la recherche d'un vrai bon gros projet alternatif, j'en suis pour l'argent et le temps consacrés à l'effeuillage de ce joli -ça, on ne peut pas le lui enlever- A4 qui se déplie quasi à l'infini et, au pire, finira en parasol pour se faire un peu d'ombre en attendant d'aller peut-être un jour en pédalo à Phoenix (cf chronique 122 ). Je passe sur 2 articles assez inintéressants, l'un écrit par un historien des sciences qui prétend que la science est une pauvre victime collatérale de la poussée écologiste dans les consciences et s'exclame : «  Quoi de mieux que l'agriculture intelligente armée de ses drones, de ses capteurs et de sa blockchain pour produire en quantité suffisante de quoi nourrir l'Humanité sans nuire à l'environnement ? » (p.6). Quant au portrait d'une famille soit disant en « rupture en tandem » sous prétexte qu'elle s'est mise à consommer bio, va faire ses courses armée de sachets à vélo, comment dire ? Quand on sait que le monsieur est anesthésiste et la madame neurologue, donc représentatif des CSP + ayant le plus de capital sous toutes ses formes pour prendre conscience de la gravité de la situation et changer aussi drastiquement qu'illico ses pratiques, on voit difficilement comment trouver un intérêt à ce reportage sans véritable enjeu et encore moins matière à la moindre admiration. Je dirais froidement que c'est bien la moindre des choses, surtout quand on apprend que malgré leur « transition » vers une sobriété qualifiée de « certes imparfaite, mais heureuse et concrète », eh bien leurs ordinateurs et smartphones continuent toujours à fonctionner à plein. Dans les deux cas, on aura remarqué l'impensé du numérique tant au niveau du coût de la recherche, de la production des appareils, de leur consommation, des transactions invisibles mais bien réelles qu'ils induisent, et de leur fin de vie. Je passe sur tout cela car on aura compris que cela m'exaspère tout simplement parce que c'est exaspérant et que le temps manque pour trouver sérieux une démarche qui se solde ainsi au bout de 3 ans.

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Chronique 123
12-11-2021

 

L'hypothèse de la décroissance

ou comment enfin et vite rendre net, concret

ce qui demeure flou et abstrait

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En bonne intello un peu gaucho-écolo sur les bords que je suis fière d'être, j'ai poursuivi ma lecture scrupuleuse du Télérama consacré cette semaine, COP déjà 26 oblige, à l'adaptation au changement climatique. Un article super intéressant est consacré à la désormais fameuse et si polémique décroissance, la question étant posée quant à la possibilité et aux modalités de vivre mieux avec moins. Vaste sujet que l'on a préféré passer sous le tapis alors que c'est philosophiquement exaltant et plus que jamais nécessaire de déterminer ce que signifie « mieux vivre » et a fortiori avec moins car on touche aux besoins essentiels. Lesquels font d'ailleurs l'objet d'un livre publié par mes économistes forcément préférés, les « atterrés » (De quoi avons-nous vraiment besoin ? aux excellentes éditions Les Liens qui libèrent), dont je vous parlerai peut-être bientôt mais seulement si vous êtes sages et si vous faites votre liste de cadeaux décroissants au Pépère Noël.

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Chronique 122
11-11-2021

 

Pourquoi il est suicidaire d'accepter la moindre adaptation

Réflexions sur le Progrès et la croissance

à propos de Phoenix et au-delà

 

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En bonne intello un peu gaucho-écolo sur les bords que je suis fière d'être, j'ai scrupuleusement lu mon Télérama qui consacre cette semaine un dossier sur l'adaptation. Cela en marge de la COP 26 qui n'est pas (on aimerait, tant qu'à faire) le prénom d'un gentil robot échappé de Star Wars mais désigne bien la énième conférence consacrée au niveau mondial aux mesures à prendre contre le changement climatique. « Contre », c'est là que le bas blesse d'entrée de jeu. Car autant il y a quelques années encore on parlait d'y remédier, autant maintenant, à force de ne rien faire de substantiel, la stratégie -car l'Homme, en particulier l'homme, est fin stratège- est de le limiter. D'où la petite musique de l'adaptation qui, un peu comme la notion de développement durable, s'est imposée peu à peu. Sous couvert de "pragmatisme". C'est sûr : personne parmi les décideurs vraiment décideurs n'a le courage de voir la réalité en face et de caler, d'adapter justement son action, sur ce cadre de référence, donc on réduit le cadre, on dit que la réalité c'est ça, on semble pragmatique, on disqualifie au passage les critiques pour leur coupable idéalisme et... au final on laisse filer.

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Chronique 121
09-11-2021

 

La (fausse) pause Kaizen

 

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Hello les amis, je ne sais pas vous mais moi je ralentirais bien un peu, d'abord parce que la saison nous y incite mais aussi parce que les derniers mois n'ont quand même pas été super cool. Un peu en mode « pour la détente, tu repasseras ». Pour cela, rien de tel que se poser dans son canapé et, infusion détente à la lavande et à la fleur d'oranger tout contre la joue, ouvrir un bon douillet magazine. Perso, il y en a un que j'aime beaucoup, il s'appelle Kaizen (ou l'art de s'améliorer petit à petit, en japonais) et cela fait longtemps que je voulais lui consacrer un petit billet doux. Alors voilà, nous y sommes parce que le numéro de fin d'année est justement consacré à un dossier sur le « slow » (n°59, nov-déc 2021). Ce mouvement n'est certes pas nouveau puisqu'il suffit de penser à Slow food dans le domaine de l'alimentation, créé en Italie dans les années 80. Toutefois, ce dossier est intéressant car il traite autant de ce que l'on peut faire à sa propre échelle pour prendre le temps qu'à l'échelle collective et en particulier dans le domaine économique, domaine qui fâche souvent car ralentir et croissance, il n'y a pas mieux comme choc de paradigme, du moins jusqu'à nouvel ordre. De nouvel ordre, on espère plus humain et connecté avec le vivant, il est précisément question dans une interview de Vincent Liegey qui a sorti un livre sur le sujet aux éditions Tana. Etais-je trop dans les vapes de lavande et de fleur d'oranger, n'a-t-il pas donné le meilleur de lui-même dans cette interview ou le projet est-il en lui-même encore trop immature pour convaincre, toujours est-il que je vais être honnête et avouer ne pas avoir franchement capoté sur ses propos. Car au-delà de la critique désormais classique du système économique actuel et de ses indicateurs limités comme le PIB, on ne voit pas très bien comment concrètement passer d'un modèle de société à un autre. La décroissance n'est pas vraiment définie et un éventail de solutions sont avancées mais on ne voit pas leur articulation, un dessein et un design globaux. C'est là que je me dis que si moi je ne vois pas, avec quand même un certain bagage et une bienveillance certaine, alors comment faire pour que la masse de nos concitoyens voient et que cela aboutisse à un changement ?

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Chronique 120
06-11-2021

 

Résilience alimentaire, mode d'emploi

(4ème et dernière partie)

 

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Toutes les bonnes choses ont une fin mais là pas de quoi être triste car nous sommes justement face au champ des possibles et je dirais même des souhaitables. Voyons donc quelles sont les 5 voies d'action, sur un total de 11 je le rappelle, avancées par Les greniers d'abondance? Il s'agit d'abord de généraliser l'agroécologie, ensuite de développer des outils locaux de stockage et de transformation, de simplifier et raccourcir la logistique et l'achat alimentaire, de manger plus végétal et enfin de recycler massivement des nutriments on le verra au premier abord assez surprenants.

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Chronique 119
05-11-2021

 

Résilience alimentaire, mode d'emploi

(3ème partie)

 

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Nouvel épisode dans la véritable saga de la transition alimentaire qui s'ouvre à nous et dont le livre proposé par Les greniers d'abondance a déjà fait ici l'objet de deux éclairages (voir chroniques 116 et 118). Poursuivons donc avec une saga dans la saga, à savoir une réappropriation hautement symbolique et véritable nerf de la guerre : l'autonomie en matière de semences. Le sujet est désormais assez connu puisque de grands groupes privés semenciers, qui monopolisent depuis la révolution verte et la mise en place de l'agriculture dite « conventionnelle » une activité traditionnellement réalisée par les paysans eux-mêmes, ont été mis en cause. Parallèlement, il y a eu un processus de redécouverte et la volonté de préserver les variétés anciennes pour différents motifs allant du goût meilleur à la désolation face au paysage esthétiquement de plus en plus pauvre des produits proposés (pensez aux tomates), en passant bien sûr par une prise de conscience face à ce qui était en train de se jouer en matière de perte de biodiversité cultivée et d'indépendance concernant le processus même de développement de toute plante. On peut donc dire que les choses ont bougé mais pas suffisamment au regard des enjeux qui se profilent à l'horizon, pour ne pas dire qui le façonnent déjà.

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Chronique 118
04-11-2021

 

Résilience alimentaire, mode d'emploi (2ème partie)

 

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Après la pause champignon (voir chronique précédente), replongeons-nous donc dans le guide-non-guide-tout-en-étant-guide proposé par Les greniers d'Abondance pour travailler à l'évolution du système alimentaire par la structuration de systèmes alimentaires locaux. 11 voies sont ainsi explorées et il est fort à parier que le succès de telle ou telle entreprise à tel ou tel endroit doit reposer non pas sur l'objectif de couvrir tous ces items en même temps mais de définir des priorités, une architecture globale, une planification adaptées à chaque problématique territoriale. Car en l'état, tel qu'on peut le voir sur un schéma de synthèse en double page 46-47, le travail à réaliser est assez immense, sans doute parce que l'on sait agir en sous-main des dynamiques liées aux représentations culturelles et aux rapports de force politiques, autant dire des forces dont le changement est sans doute le plus difficile à opérationnaliser. On peut aussi voir les choses autrement et se dire -c'est en tout cas mon cas- qu'au point où nous en sommes de la faillite des idéologies et des grands discours, d'autres bien inspirées diraient des « bla bla bla », alors autant expérimenter, doter les récits de demain des exemples d'aujourd'hui.

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