Sur
le fil d'actu/du rasoir/à plomb #1
Janvier
dans le monde et en-deça
« La faille, dans cette théorie du karma, c'est que ça se saurait, depuis le temps, si se comporter comme un enculé était sanctionné par l'Histoire ».
Virginie Despentes, Vernon Subutex, Le livre de poche, janv.21, p.12-13.
Eh
oui, notre grande écrivaine -qui n'aimerait sans doute pas qu'on la
qualifie de « nationale »- est sans le savoir la marraine
de ce nouveau type de chronique. Pourquoi elle ? Parce que
j'adore son style sans détour qui allume bien le monde actuel, y
compris d'ailleurs les angoissées du changement climatique et
mangeuses de bio de mon espèce (voir dans le même Vernon Subutex,
au début, mais c'est de bonne guerre;)). Ensuite parce que je l'ai
vue sur scène du temps invraisemblable où les salles étaient
encore accessibles dans une démocratie et une république certes
affaiblies mais encore vivantes, et nous avons plus que jamais besoin
de l'énergie, de la puissance, bref de la vie dont elle est
porteuse. Personne inspirante, pivot, référence... tous ces
qualificatifs la feraient sans doute vomir au sens propre du terme
mais tant pis, moi je le dis : heureusement qu'on l'a, notre
Virginie.
Bon
alors, dans ce fil d'actu/du rasoir/à plomb, de quoi sera-t-il
donc question dorénavant ? Comme son nom limpide l'indique,
il s'agira pour moi de commenter un peu plus l'actualité, ce qui est
d'ailleurs en général le propre d'une chronique. Donc ça tombe
plutôt bien et donc l'idée est de relayer des nouvelles liées à
la Transition, vaste sujet que l'on peut modestement ramener à
la transition écologique et à celle qui peut/doit nous animer tout
un chacun. Afin de réduire le champ, un peu comme un chirurgien qui
serait face à un gros bordel et faudrait quand même opérer, faire
quelque chose, pas rester en l'air avec son bistouri à pas savoir où
ouvrir, quoi enlever, je me concentrerai (du moins j'essaierai,
c'est promis) sur ce qui m'intéresse principalement dans une optique
LocoBio. A savoir, tout ce qui tourne autour du vivant saisi au
prisme de l'alimentation, de l'agriculture, de tous ces lieux comme
les villes que l'on a tant de mal à bien habiter, de la santé, du
sol bien terrestre quoi. C'est vaste et pas clair ? Evidemment !
A situation complexe, pensée complexe suivant notre Edgar Morin lui
aussi national, donc il ne faut pas me reprocher à moi une certaine
complexité. Il faut s'y mettre, c'est tout et c'est bien l'objet
de ce nouveau format de chronique qui interviendra en alternance,
tous les 15 jours, avec une chronique on dira « plus de
fond », type recension d'un ouvrage important dans les
champs susmentionnés.
Avant
d'attaquer, un dernier mot : la structure sera toujours la
même, sauf exercice conscient de mon libre-arbitre et/ou
ingestion d'algues décidément trop euphorisantes. Conformément
à l'esprit LocoBio, le relevé des informations et leur
restitution se fera suivant un esprit honnête se voulant à la fois
global, précis et fiable, comme dans les sciences sociales dont je
suis issue, et une posture ouvertement éthique, voire morale, fruit
de mon côté Antigone ravivé en ces temps de grand n'importe quoi.
On peut se demander comment concilier impartialité et partialité
mais je ne m'inquiète pas trop car j'ai quand même un certain
nombre d'heures de vol dans ce genre d'exercice justement sur le fil,
et moi au moins je sais les travers et je discute avec eux, je ne
suis pas soi-disant d'un côté ou de l'autre, grande différence
avec les communicants, les politiques et les béni-oui-oui de tous
bords. Enfin, toujours conformément à cet esprit localiste
(n'oubliez pas : le premier territoire à se réapproprier,
c'est soi-même) et biologisant (c'est-à-dire allant des labels bio
au vivant comme valeur absolue, tout simplement), il y aura une
gradation. En gros, on commencera par se casser un peu plus le
moral en voyant les choses en face (rubriques « NO
COMMENT », alias « Shame shame on you» et « BOF »,
alias c'est vraiment comment ça qu'on va changer de monde ?)
puis on évoluera vers les bonnes nouvelles... en voyant aussi les
choses en face parce que tout le bullshit (ordres du jour abusivement
récurrents, négatifs, générateurs de peur et de repli, quasi
absence des alternatives respirantes) qu'on nous sert à longueur de
médias mainstream comme étant la réalité n'est pas cette réalité
et contribue encore moins à la façonner, cette belle et nouvelle
réalité dont nous avons tous urgemment besoin (rubriques « YEP !
YEP ! YEP ! » et « AND NOW, LADIES AND
GENTLEMEN »). Entre, il y aura la rubrique « SO
WHAT? », parfois un chiffre, une donnée révélatrice d'un
phénomène appelant une action ; la rubrique comme dans les
fratries entre deux, donc ni négative ni positive, genre le truc on
verra un peu au fur et à mesure mais y'a d'l'idée. Pour tout à
fait finir, je m'excuse par avance si je choque en intitulant ces
rubriques majoritairement en anglais mais ça m'est venu comme ça,
sans doute une influence de la musique que j'adore et qui est un
point commun que je partage avec la Despentes. Et donc, aussi en
particulier, la rubrique « And now ladies and gentlemen »
qui pourrait laisser supposer que je cautionne, voire que je
sacralise, bref que je prends pour argent comptant les expressions
langagières reflétant de douteuses frontières entre genres. Pas de
ça entre nous ! C'est juste par commodité et parce que ça
sonne bien, ça parle à tout le monde, c'est l'expression consacrée
pour que commence le spectacle, enfin un peu de magie.
1.
NO COMMENT, alias « Shame shame on you » :
Emmanuel
Macron, Président de la République française, interview au
Parisien, 4 janvier 2022 :
« Moi,
je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée
contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les
non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va
continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie.
Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de
force. Et donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier,
vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un
canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez
plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné»
Soulignant
tout aussi volontairement : « un
irresponsable n’est plus un citoyen ».
-
Petit détour sémantique utile grâce au CNRTL (Centre National
de Ressources Textuelles et Lexicales) :
Emmerder :
littéralement et de manière triviale, couvrir, souiller
d'excréments.
Emmerdeur :
personne qui importune, contrarie ou agace fortement les autres,
personne qui ennuie les autres. Synonyme principal : importun =
qui ennuie ou fatigue par une présence intempestive ou un
comportement hors de propos; p.
ext. Indésirable ;
personne qui est mal venue, qui intervient hors de propos et qui gêne
ou fait perdre du temps ; qui incommode, qui cause du tracas par
sa continuité, sa fréquence ou son excès.
Irresponsable :
qui ne répond pas de ses actes ; qui agit avec légèreté sans
mesurer la gravité de ses actes ; qui est juridiquement
dispensé de répondre de ses actes en vertu d'un privilège (en
France, c'est le cas du Président de la République) ; qui est
juridiquement affranchi de responsabilité en raison de son âge ou
de son état mental.
Citoyen :
membre d'une communauté politique organisée. Dans l'Antiquité,
celui, celle qui, jouissant du droit de cité, prenait part à la vie
politique et religieuse de la cité ; membre d'un État et qui
de ce fait jouit des droits civils et politiques garantis par cet
État ; membre d'un État démocratique ; celui, celle qui
respecte les libertés démocratiques.
-
Petit détour par le droit, non moins utile :
Un
contrat social, la confiance, reposent notoirement sur des textes
juridiques de première importance comme par exemple notre
Constitution, en vigueur depuis 1958 :
PRÉAMBULE
Le
peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits
de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils
ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et
complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi
qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement
de 2004.
ARTICLE PREMIER.
La
France est une République indivisible, laïque, démocratique et
sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens
sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte
toutes les croyances.
ARTICLE 4.
(...)
La
loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la
participation équitable des partis et groupements politiques à la
vie démocratique de la Nation.
ARTICLE 5.
Le
Président de la République veille au respect de la Constitution.
ARTICLE
71.1.
Le
Défenseur des droits veille au respect des droits et libertés par
les administrations de l'État, les collectivités territoriales, les
établissements publics, ainsi que par tout organisme investi d'une
mission de service public, ou à l'égard duquel la loi organique lui
attribue des compétences.
A
propos de l'instauration d'un passe vaccinal en ce mois de janvier
2022, la Défenseure des Droits a émis, une fois de plus en vain,
l'avis négatif suivant (le texte en entier est consultable
ici :
https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2022/01/passe-vaccinal-les-5-points-dalerte-de-la-defenseure-des-droits)
:
« La
Défenseure des droits redit une nouvelle fois que, si la situation
de crise exceptionnelle liée à la pandémie de Covid-19 suppose des
mesures exceptionnelles, celles-ci doivent se conformer au principe
de légalité, et pour cela s’avérer strictement nécessaires,
proportionnées et adaptées aux risques sanitaires encourus. Elles
doivent être entourées de garanties pour assurer une protection
contre les risques d’abus et d’arbitraire.
Tout
en reconnaissant l’importance considérable de la vaccination dans
la lutte contre la pandémie, la Défenseure des droits souhaite en
particulier alerter et faire des observations sur les cinq points
suivants.
-
L’imposition d’un passe vaccinal : la question de la
nécessité et de la proportionnalité
-
Un passe vaccinal contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant
-
Concilier les objectifs recherchés avec les situations personnelles
et professionnelles des personnes
-
Encadrer davantage le dispositif de vérification et prévenir les
risques de discrimination
-
Le déremboursement des tests de dépistage
La
Défenseure des droits a tenu à adresser au Parlement ses points
d’alerte, s’agissant d’un texte qui opère, pour la gestion de
la crise, des transformations profondes pour l’exercice de droits
et libertés qui sont au fondement de notre pacte social et
républicain et un glissement insidieux vers la pérennisation d’un
dispositif d’exception. »
-
Petit détour par un certain nombre de données scientifiques
concernant les besoins à satisfaire pour le développement sain et
normal d'une personne de même que d'une communauté politique se
voulant démocratique, républicaine et progressiste, ce qu'a
toujours essayé d'être bon an mal an la France :
-
sur
le fait que nous avons besoin de relations sociales :
https://theconversation.com/voici-pourquoi-nous-avons-tant-besoin-les-uns-des-autres-139729
-
sur
le fait que nous avons besoin de « loisirs » : le
rôle-clef de la culture -mais pas que- dans le développement et la
bonne santé au niveau cognitif.
https://theconversation.com/les-activites-artistiques-et-sportives-contribuent-au-bien-etre-et-a-la-resilience-145005
-
sur
le fait que la culture a longtemps été chargée de contribuer au
développement de chacun et de notre communauté politique. C'est
une singularité bien française construite au fil du temps, un bien
précieux qui nous est envié dans le monde entier et qui suppose
l'accès de tous aux ressources culturelles. On peut s'en convaincre
rien qu'en consultant les propos toujours ambitieux du Ministère de
la Culture :
https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Developpement-culturel/Le-developpement-culturel-en-France
-
sur
le fait que la gestion politique de la crise pourrait avoir des
effets contre-productifs et tus en matière de santé publique :
https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2020/08/03/isolement-social-enjeu-sante-publique
Quelques extraits significatifs : « Le
manque de relations sociales a un effet très néfaste sur notre
cerveau et des études nous montrent que ce manque peut être
associé avec de nombreuses maladies, dont l’Alzheimer, ainsi que
des troubles psychiatriques », résume Danilo Bzdok,
professeur au Département de génie biomédical et coauteur de
cette analyse. Ou encore : « Mais la chose serait également mauvaise
pour celui qui s’isole volontairement: cette situation affecterait
directement son système immunitaire, ce qui le rendrait moins
résistant aux maladies ». Ou bien : « Il en est
aussi du ressort des politiques, souligne-t-il, de créer des
endroits ou des contextes de rencontres pour les personnes plus
isolées, particulièrement les aînés : « c’est une
question de santé publique ». Enfin : L’article
nous permet de mettre en évidence certains risques de prolonger
l’isolement social.
Au
final, il est permis de se poser les questions suivantes :
-
Qui emmerde qui et
qui est irresponsable ? Qui rendra des comptes en cas de
responsabilité en matière de troubles divers liés aux divers
passes mis en place ces derniers mois? On connaît et on se désole
des effets négatifs des confinements mais on accepte dans un esprit
bizarrement vengeur de prolonger ces effets pour une partie de la
communauté nationale ? N'a-t-on pas besoin de toutes les
forces vives pour la Transition ?
-
Qui rendra des
comptes sur le « quoi qu'il en coûte » permis par
l'argent des contribuables et une dette faramineuse que eux devront
de toute façon rembourser ? Sachant que cette mesure arrose
(insuffisamment) entre autres les institutions culturelles...
fermées pour une partie des mêmes contribuables-citoyens ?
Est-il bien logique pour des libéraux sur le plan économique
d'intervenir ainsi à ce point sur le plan politique et de compter à
ce point sur l'argent public ? N'a-t-on pas besoin de
beaucoup de fonds pour la Transition ?
-
Qui peut se
permettre de dire qui fait partie ou non de la communauté
citoyenne, surtout quand on occupe la plus haute fonction d'un Etat
démocratique et républicain ? N'a-t-on pas besoin d'un peu
d'humilité pour la Transition ?
-
Est-il nécessaire
de rajouter plus de questions à régler en matière de santé
publique alors que nous n'arrivons pas à refondre notre système de
soin pour le rendre apte à assurer sa noble mission ? N'a-t-on
pas besoin de hiérarchiser les priorités pour la Transition ?
- Fracturer un peu
plus un pays déjà fracturé et affaibli par une pandémie est-il
responsable au regard des enjeux de la Transition ? N'a-t-on
pas besoin de fraternité, de solidarité pour la Transition ?
2 BOF,
alias c'est vraiment comment ça qu'on va changer de monde ?
Arte, émission « 28
minutes ». Environnement - Hors-série avec Jean-Marc Jancovici
(29/12/2021)
Présentation
du programme : Jean-Marc Jancovici est ingénieur et
président de The Shift Project, une association qui œuvre en
faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone. Nous
revenons avec lui sur les enjeux liés à la transition écologique
: comment élaborer un nouveau modèle économique et social pour
limiter le réchauffement de la planète et la sixième extinction
en cours.
Au
cours de l'émission, l'énergie
nucléaire -défendue par l'invité comme une alternative à la dépendance au
pétrole- est évoquée ainsi que la question délicate des déchets.
A ce sujet, il rejette tout problème et vous pouvez-vous en
convaincre en visionnant à partir de 31'10'' ici :
https://www.arte.tv/fr/videos/103958-086-A/28-minutes.
Après une série de minimisations décochées avec un sourire policé
à la figure de l'animatrice du type «
mais
vous savez que nous sommes tous radioactifs ?! »,
il dit en effet textuellement : « (…) le
fait que l'on mette des déchets dans un trou sous 450 mètres de
terre, moi personnellement, ça m'empêche vraiment pas de dormir ».
Qu'on
aimerait (ou pas) être comme ce monsieur bon client de tous les
plateaux de télé et friand de numérique énergivore n'avoir aucun
scrupule envahissant ! Choquant
ce droit pris sur l'usage du sol sans aucune vergogne.
Et juste: on ne pourrait pas plutôt se poser la question en termes
de baisse de la consommation sur des produits non nécessaires type
SUV ou objets de plus en plus connectés plutôt que de chercher à
consommer autant, voire plus, mais grâce à d'autres sources
d'énergie ? Pardon si je ne suis pas ingénieure mais plutôt
politiste mais je trouve aussi, au passage, une troublante
ressemblance entre ce genre de discours et la tentative actuelle, au
niveau européen et sous l'impulsion du gouvernement français
actuel, de faire
passer le nucléaire pour une énergie verte.
Bien essayé, mais il y a des limites à prendre les gens pour des
imbéciles. Parmi les documents consultables à ce sujet, il y a
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/europe-le-nucleaire-bientot-classe-energie-durable-on-vous-explique-pourquoi-2428231.html.
3.
SO WHAT ? 12 fois moins...
Dans
Reporterre, le quotidien en ligne de l'écologie gratuit –
mais c'est pas mal de payer pour de l'info de qualité et donc les
soutenir par un don régulier...-, voici ce que l'on pouvait lire le
18 janvier dernier :
« Les
crises humanitaires touchent des millions de personnes et nous
détournons le regard. Pour la sixième année, l’ONG Care dénonce
cet état de fait avec son rapport sur « les
>dix
crises humanitaires les moins médiatisées en 2021 ». (…). En
tout, ces dix crises peu médiatisées ont suscité 19 146 articles.
Soit 12 fois moins que les 239 422 articles consacrés aux vols dans
l’espace de Jeff Bezos et Elon Musk. ( ...). Notons que les
crises retenues ne sont pas de petites crises. Elles ont toutes fait
plus de 1 million de victimes, au Malawi, en Ukraine, en
Centrafrique, au Burundi, au Honduras, etc. ».
https://reporterre.net/Les-dix-crises-humanitaires-oubliees-des-medias
Deux
poids, deux mesures médiatiques. Les médias mainstream ne supportent
pas d'être remis en cause et, plus grave et clairement inadmissible,
d'être parfois physiquement attaqués. Soit, mais n'y a-t-il pour
autant pas un problème de fond à soulever et à urgemment régler ?
Oeuvrer pour la Transition, c'est d'abord rendre visible ce qui ne
l'est pas, le pondérer, le mettre en rapport avec d'autres
grandes évolutions et sans doute accorder moins d'espace
d'admiration béate et coupable aux caprices de milliardaires
irresponsables qui cautionnent une fois de plus l'option de la fuite
en avant.
4 YEP !
YEP ! YEP !
Bien
sûr on pourrait encore hurler, dire que ce n'est pas suffisant, que
ce n'est pas cohérent, que c'est souvent le fruit d'aimables
pressions opérées par des acteurs conscients qui veillent au grain,
que c'est l'arbre qui cache la forêt. Bien sûr et c'est d'ailleurs
le sens d'un article disponible ici
http://www.pergama.fr/2022/01/19/bilan-ecologique-quinquennat-macron.
Bien sûr mais on peut aussi considérer ce qui a été mis en place
et aurait dû l'être depuis longtemps. La consultante Marine Braud,
qui a publié récemment avec le think thank Terra Nova un
bilan du quinquennat actuel, relève en effet « les nombreuses mesures prises depuis
2017 sur la fin du plastique à usage unique, l’augmentation de la
surface terrestre sous protection, le moratoire sur la chasse à la
glu, la stratégie nationale contre la déforestation importée qui a
inspiré la commission européenne, l’abandon de projets
emblématiques comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Europa
City ou la Montagne d’or... Sur le volet législatif, le
mouvement En marche ! recense 54 lois adoptées durant le
quinquennat portant des mesures en faveur de la transition
écologique ». De même, le niveau de dépenses publiques en
faveur de la Transition a atteint des sommes encore jamais égalées. Dont
acte : vu ce qui a été et est encore supporté au nom de la
pandémie, qu'est-ce qui pourrait empêcher qu'un effort massif soit
réalisé pour transitionner ?
5 AND
NOW, LADIES AND GENTLEMEN...
Pour
se convaincre, une fois de plus mais cela ne fait pas de mal, que la
Transition est déjà bien là,
vous pouvez acheter le hors-série
du quotidien Libération qui passe en revue une série d'initiatives :
https://boutique.liberation.fr/products/pdf.
Et notez dans votre agenda de le télécharger gratuitement à sa
sortie, en espérant que cela soit toujours le cas en décembre
prochain !
Vous
êtes en lutte pour un projet d'intérêt commun et vous voulez vous
relier aux autres pour trouver courage et idées d'actions ? La nouvelle association Terre de luttes vous aidera sûrement : https://terresdeluttes.fr.
A son sujet, voici un article
https://reporterre.net/Luttes-locales-pour-plus-de-victoires-un-reseau-national.
6.
ON EN VEUT DAVANTAGE ! Ou la rubrique surprise qui fait un
peu office de voiture-balai au Tour de France. C'est pas que je
veuille absolument tout mettre sans savoir trier, c'est que j'ai
justement trié mais y'a décidément beaucoup de choses à dire, qui
se passent ou qui vont se passer et alors il faut le savoir avant
pour rien rater.
-
Actions
en direction des étudiants:
https://le-reses.org/evenements:
Le RESES organise tout au long de l’année des temps pour rassembler, engager
et former les étudiant·e·s et les associations étudiantes autour
des enjeux écologiques et solidaires leur campus et dans leur ville. Ces événements, co-construits
à l’échelle
locale et nationale,
sont conçus comme des temps
de synergies et de rencontres privilégiées entre
les acteur·trice·s qui composent le monde étudiant.
-
Proposer
un événement dans le cadre de la semaine sans pesticide : 10
premiers jours du printemps,
soit
le retour des oiseaux et du beau temps, mais surtout des épandages
dans les champs. C’est
pourquoi nous souhaitons profiter de ce moment pour montrer que les
pesticides ne sont pas une fatalité et qu’il est possible de s’en
passer. La
SPAP répond à trois objectifs : INFORMER les citoyens sur les
risques des pesticides de synthèse pour notre santé et pour notre
planète ; PROMOUVOIR des solutions alternatives pour
vivre, consommer et produire plus durablement ; FÉDÉRER un
réseau d’acteurs et mobiliser un public toujours plus large.https://www.semaine-sans-pesticides.fr/organiser-un-evenement/comment-faire.
Depuis 2005, la Semaine Pour les Alternatives aux Pesticides a lieu
chaque année du 20 au 30 mars : ces dates sont symboliques car ce
sont les
-
Apporter
sa contribution à la reterritorialisation de l'alimentation : https://chaireunesco-adm.com/Assises-territoriales-de-la-transition-agro-ecologique-et-de-l-alimentation-1101.
Après les premières Assises de 2019 à Montpellier, c’est au
tour de Nantes
d’accueillir
ce rendez-vous de l’alimentation durable les 22
et 23 septembre 2022. Échanger,
comprendre, analyser et expérimenter la transition alimentaire !
Ces
Assises ont pour objectif de créer une opportunité inédite pour
approfondir les enjeux liés à la gestion du foncier, à
l’agriculture urbaine et péri-urbaine, à la logistique durable
et aux infrastructures commerciales ; pour échanger sur la
restauration collective, la nutrition, la gestion des déchets ou
l’économie circulaire ; pour évoquer aussi l’évolution
des régimes alimentaires, les dimensions culturelles et symboliques
de l’alimentation, la précarité alimentaire… Avec des
plénières, des ateliers interactifs et des visites de terrain pour
découvrir les territoires !Appel à contribution en
cours !Acteurs de l’agro-écologie et de la transition
alimentaire, les Assises territoriales de la transition
agro-écologique et de l’alimentation durable 2022 se préparent
dès maintenant, avec vous !
Contribuez-y !
Jusqu’au
1er février 2022.
-
Avoir
un métier en lien avec la Transition :
https://www.agri-city.info/fr/actualites/parmi-les-metiers-emergents-ceux-du-vivant-et-du-vegetal-ont-la-cote.
La
Commission
de la certification professionnelle a
établi, le 16 décembre 2021, la liste des métiers en évolution
ou en émergence pour 2022. Cinq métiers ont été ainsi retenus
suite à l’analyse des propositions reçues de la part de branches
et syndicats professionnels, dont deux métiers liés à
l'agriculture, dont paysan-herboriste.
-
S'informer
pour agir grâce à des ressources en ligne :
https://agriculture.gouv.fr/thematique-generale/alimentation.
-
Pour
qu'arrête la boucherie
dans tous les sens du terme et que les esprits procèdent enfin à
une révolution aussi nécessaire à la société :
https://parti-animaliste.fr.
Car après les présidentielles, il y aura -si la démocratie ne
s'est pas tout à fait effondrée d'ici là- les
législatives !
En parlant de cela, une pensée pour les millions de volatiles une
fois de plus abattus dès cette semaine pour cause de grippe
aviaire. Cela ne va pas arranger le bilan de « consommation »
de viande : rien qu'en France, ce sont plus de 3 millions
d'animaux issus de l'élevage qui y passent. Je vous laisse
multiplier par le nombre de jours dans l'année... et ajouter aux
chiffres en hausse hallucinants à l'échelle de la planète où là
il s'agit plutôt de milliards.
« La
littérature, tout comme la culture ou la musique, est le miroir dans
lequel se regarde le peuple »,
Simone Schwarz-Bart dans Zadig,
n°12, novembre 2021, p.25.
Citoyennement
vôtre,
©Yolaine
de LocoBio,
Janvier
2022
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