Mais
où donner de la tête (suite) ?
Juin 2007-juin
2012 : déjà 50 chroniques et toujours la même vocation à
vous informer pour mieux, donc moins, consommer. Car tel
demeure bien l'objectif, n'en déplaisent aux nouvelles têtes
dirigeantes nationales qui maintiennent une option de croissance hors
sujet. Mais ne nous emballons pas tout de suite : nous
reviendrons ultérieurement à des considérations plus directement
politiques concernant les derniers mois... et les premières
décisions des nouvelles têtes en question.
Bon, donc vous
l'aurez compris, ce n'est pas parce que des pistes sont ici données
pour mieux consommer que la consommation est considérée comme la
panacée. C'est une étape intermédiaire, rien de plus. Mais
rien de moins. Donc une étape à ne pas négliger. Deux réflexions
préliminaires : malgré une augmentation de l'offre locale et
bio/écolo, le déséquilibre reste flagrant dans ce qui est proposé
au consommateur. En matière de logement par exemple, si
l'auto-construction s'est bien développée, qui ne cherche pas
ensuite à rester dans la même logique et donc à se meubler
loco-bio ? Et c'est là que le bas -enfin le bahut- blesse :
quel choix entre des kits nordiques et du local, pas toujours
écolo... et à quel prix ? Sur des sujets comme celui-ci, on
touche au fond du problème, à savoir la déstructuration des
filières et la perte des savoir-faire, leur disparition sur l'autel
pourtant peu orthodoxe de l'économie dite moderne. Ah la
rationalisation de la production, ah les économies d'échelle,
ah... ! Et pourtant oui, ces contraintes existent. Elles
définissent l'environnement économique actuel. Alors ? Alors
je persiste à penser que des niches existent -comme je peux parler
bien, moi aussi, quand je veux-. Alors qui se lancerait, mince
surtout dans la région avec tout le bon bois que l'on a, dans de
l'ameublement loco-bio ? Le défi ? Restructurer les
filières, ressusciter les savoir-faire, actualiser le tout avec les
critères du développement durable (dont une rémunération
correcte) et se lancer. Ça marchera, j'en suis certaine et je suis
prête à me faire l'écho de bonnes initiatives dans ce sens.
Deuxième
réflexion préliminaire : l'intérêt pour une consommation
alternative et a fortiori franchir le pas dans cette direction
demeurent minoritaires. Comme par hasard il y a résistance du
système économique à ce qui pourrait le fragiliser. Comme par
hasard la masse des consommateurs est tenue éloignée de
considérations bio et locales. Qu'elle consomme, mal et beaucoup,
mais qu'elle consomme ! Et surtout qu'elle ne fasse pas de
politique ! La consommation comme nouvelle religion, du pain
dégueu et des jeux vidéos, et tout ira bien. Le problème, c'est
que non seulement cette masse de consommateurs est restée assez
hermétique aux alternatives -mis à part quelques avancées comme
des paniers paysans livrés en centres sociaux, gages d'un nouvel
intérêt et d'une meilleure alimentation-, mais en plus elle s'est
accrue ces dernières années. C'est clair : la précarisation
croissante nuit aux alternatives. Les gens n'ont pas la tête à ça
même s'ils voudraient bien. Et ça, ça m'énerve. Ça m'énerve
qu'un système pourrit perdure sur les aspirations à mieux des gens.
Ça m'énerve qu'un truc du passé obère notre avenir. Ça me
dégoute. Où sont les politiques ? Que font-ils ?
L'alimentation de leurs concitoyens, bouse de crottin, mais c'est la
base de la base ! Ils font quoi ? Ils mangent du bio dans
leur coin, ils ont la ligne, et puis voilà ? Eh bien cet « et
puis voilà », on ne s'en contentera pas. L'enjeu, c'est
vraiment, depuis trop d'années maintenant, l'éducation à la
(moindre) consommation et la démocratisation de ce qui est bon.
Est-si compliqué ? Du courage, du courage... à commencer par
du soutien pour les agriculteurs soucieux de bonnes pratiques. Ce ne
sont pas eux que l'on entend le plus, bien sûr, mais ce n'est pas
une raison. Depuis quand la politique ne serait que rapports de
forces et pas du tout conscience éthique ? Allons, il s'agit
clairement d'aller dans cette voie et, surtout, d'anticiper. Car sauf
à me tromper, la politique, c'est anticiper, anticiper sur les
besoins réels de la population. Pas l'abreuver d'illusions.
Sur ce, quel
éclairage porter ce mois-ci et sur quels produits? La bouffe
dominera encore, mais pas que.
Mentionnons d'abord l'initiative d'Edouard Mari qui poursuit sa
valorisation des produits baujus via des colis trimestriels. Pour
prendre connaissance des contenus possibles, à votre guise, et aussi
commander :
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Le
marché de Chambéry est aussi de plus en plus investi par des
producteurs en vente directe, tandis que ceux présents depuis un
certain temps déjà semble avoir consolidé leurs bases. Du coup,
autant aller y faire un tour pour voir par vous-mêmes. Vous tomberez
sans doute alors sur une autre nouveauté : Tata Coffee. Il
s'agit d'un café-mobile, grâce à un triporteur, qui propose des
boissons chaudes et fraiches dans une démarche bio et équitable.
Sachant que Marie-Carmen del Rey, qui est à la base de ce projet,
propose aussi ses services aux associations pour des évènements. +
d'infos à
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Les
AMAP... les AMAP...
ça
va et ça vient. Normal car c'est fragile : c'est du vivant, de
l'humain, des groupes qui parfois s'usent car trop toujours les mêmes
qui s'y collent, le paysan qui n'est pas assez payé pour son travail
réel et qui finit par jeter l'éponge, etc... Mais les AMAP sont là
et bien là, de plus en plus aussi. J'en mentionnerai deux. Celle
qui, assez logiquement, reçoit ses paniers à l'ASDER (Maison des
Energies, Bissy) : http://amapbrouettecox73.blogspot.fr.
Et celle de Chambéry Centre, assez récente, et qui semblait encore
il y a peu rechercher des adhérents. Voir avec eux, sachant que le
« turn over » favorise les entrants patients :
http://amapchamberycentre.forumgratuit.org.
Et les AMAP, les AMAP, c'est vous, c'est moi : un groupe n'a
personne à attendre pour se constituer et aller voir directement un
agriculteur. Croyez-moi, ils sont assez occupés à leurs champs et
tout le monde sortira gagnant de ce genre de rapprochement.
Alors
hormis la bouffe, que vous dire ? Oups, j'allais oublier !
On
reste encore deux lignes sur la bouffe. Car c'est de cela qu'il
s'agit, mais de bien plus aussi. Un nouveau site vient d'être
judicieusement créé, preuve que les manques sont pourvoyeurs de
créations d'activités. C'est http://www.plantezcheznous.com.
L'idée ? Tout simplement de mettre en relation les personnes
ayant un jardin, n'en faisant pas toujours « quelque chose »
et celles en recherchant un, justement pour en faire « quelque
chose ». Le deal ? Partager la récolte. Et au passage
(re)trouver de la convivialité. Cher Jean-Jacques Rousseau, le
jardin n'est-il pas, ne devrait-il pas être à la base du contrat
social, d'un contrat social renouvelé ? Sujet à méditer en
cette année de commémoration parfois falbalesque de vos 300 ans.
Alors
hormis la bouffe... j'y arrive, j'y arrive.
Des
pompes super confortables -j'ai testé sans être payée!-, à un
prix abordable et process faisant des efforts :
http://www.foryourearth.com.
Elles sont en vente dans le centre de Chambéry chez
http://e-shop.espritdethik.com
où il y a par ailleurs aussi un bel effort pour proposer nombre
d'articles (vêtements, vaisselle, etc) souvent renouvelés. Pour des
achats plus spécifiques liés à des loisirs d'altitude, et en
l'attente d'une nouvelle version du guide, voir
http://www.mountain-riders.org/_EcoGuideMateriel/index.php?lg=fr.
La même asso de « riders » parfois plus branchouilles
qu'écolos d'ailleurs, mais dont la communication
hyper-positivo-efficace fait avancer le schmilblick, est actuellement
en pleine démarche « Flocons verts ». Le but est de
rendre plus lisible qu'une foule de logos leur éco-guide des
stations de montagne
(http://www.mountain-riders.org/_EcoGuideStations/)
en ramenant tout à une échelle de 1 à 4. + d'infos sur ce chantier
en cours sur http://www.mountain-riders.org/_news/news.php?id=1001.
L'intérêt ? C'est de mieux être informé sur vos points de
chute en montagne. Reste alors à y aller...
Donc
mini-rubrique « Transports » avec Cité Lib,
marque (c'est dur dur de se défaire de ces réflexes, mais bon, faut
ce qu'il faut) de la Société Coopérative d'Intérêt Collectif
Alpes Autopartage. Bon, c'est toujours la bagnole. Mais pas que. Et
c'est là que c'est intéressant. D'abord parce qu'il s'agit d'en
réduire le nombre. Mais surtout l'usage. Car il existe des
abonnements combinés transports en commun + autopartage + vélo. Il
est également possible de jouer la carte de l'intermodalité pour
des départs plus lointains en France, et donc de réserver une
voiture en gare. RDV sur http://www.citelib.com.
Côté
activités, des nouveautés aussi en vue, dans la foulée de
l'installation sur Chambéry de Nature et Découvertes. Oui, je
sais... c'est pas des « vrais écolos », que de
l'opportunisme... na na na, tatati tatata. Il est certain que
l'origine des produits, quand elle est mentionnée ou quand les
vendeurs savent répondre à cette question laissant visiblement
rêveur,... laisse elle-même rêveur. Un petit effort serait
souhaitable pour plus de crédibilité dans la démarche. Mais bon,
il y a pire, il y a bien pire. Donc cette enseigne s'est implantée à
Chambéry. Et elle propose des activités variées ancrées
localement (d'ailleurs rien ne vous empêche de leur en proposer),
genre rando, atelier cuisine, etc.... Voir
http://www.natureetdecouvertes.com/tous-les-evenements.
A noter aussi le souci de s'aligner sur les normes ISO... qui ne sont
pas la panacée non plus... mais là encore il y a pire, bien pire.
Donc l'effort est méritoire et il faut le signaler.
Côté
activités, mais alors là total non marchandes, je finirai par le
Réseau d'Echanges Réciproques de Savoirs
(en
non pas de services, la nuance est importante, et ne pas l'intégrer
peut conduire à maldonne),
http://www.rers-asso.org/ou_73chambery.htm,
lié à la très dynamique Association du Quartier Centre-Ville de
Chambéry (AQCV). Un réseau junior existe, ce qui permet non
seulement des apprentissages sur des savoirs, mais aussi, cher
Jean-Jacques Rousseau, le plus fondamental des apprentissages :
l'échange. Et en la matière, pour cette action comme pour toutes
celles que j'ai eues à connaître, l'AQCV mène, avec des moyens
beaucoup bouts de ficelle, un travail tout à fait remarquable dans
la ville ; je dirais un travail encore de gauche... s'efforçant
de ne laisser personne de côté et d'assurer un minimum de
« vivre-ensemble », donc de décloisonnement. Mais je
m'égare, enfin j'empiète sur plus tard et des réflexions en
matière de politique locale. D'ailleurs tous nos vœux à Madame le
Maire, désormais députée. On aimerait à penser que ce nouveau
mandat lui donnera la hauteur de vue nécessaire... pour ne pas
perdre de vue les nécessaires ancrages à la terre, au bon sens et à
l'intérêt général. Mais je m'égare. Encore ce satané
Jean-Jacques qui déteint, avec ses idéaux et son soupe-au-lait.
Last
de la liste : consommer, c'est aussi donner de l'argent à des
militants utiles.
Donc,
avec l'été qui se profile et des abandons (comment les éviter),
faites vous envoyer le Guide des Vacances pour Bêtes ET faites un
don en retour. J'adore : la carte des plages accessibles aux
chiens. Pas de blague. Cela permet de savoir où mettre les pieds
avec son cabot plutôt que de le planter attaché à un poteau. Cela
crée aussi des liens : on le sait bien, rien de tel qu'engager
le conversation grâce à son chien-chien. A quand une carte des
plages inaccessible aux hommes et seulement réservées aux animaux
pour le coup dédomestiqués ? Non, là vraiment, je m'égare.
Il est tant que je termine. Pas avant de vous donner le lien vers le
site adéquat,
http://www.30millionsdamis.fr/mon-animal-et-moi/conseils/vacances-pas-betes.html,
et aussi de tirer mon chapeau de paille à la CIPRA Vivre dans les
Alpes (http://www.cipra.org). Il
est possible d'y adhérer et, ainsi, de soutenir des projets de
développement vraiment durable dans notre région. Ces projets sont
nombreux et menés avec autant de discrétion que d'efficacité sur
le long terme.
Bon,
cette fois, c'est la bonne ! Vous avez de quoi vous occuper... à
consommer !
@Yolaine
de LocoBio
26 juin 2012
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