Chronique 181
Les élections européennes, une occasion à saisir
pour faire avancer la Transition écologique
Je pense qu'à force de matraquage informationnel justifié vu les risques d'abstention massive, il ne vous aura pas échappé que nous votons très bientôt, plus précisément le 9 juin. Alors qui vote et pourquoi vote-t-on ? Si on y réfléchit et si on le met en perspective à l'échelle de l'histoire de l'Humanité, ce qui va se passer à cette date oblige à être tout sauf blasé et à courir pour aller honorer son devoir de citoyen. En effet, l'Union européenne (UE) existe depuis à peine plus d'un demi-siècle et voilà que nous sommes conviés, tous les 27 Etats-membres le même jour et sur la base de listes nationales, à élire les eurodéputés. Autant dire les représentants de chaque pays au Parlement européen, sachant que le rapport de forces au sein de celui-ci déterminera la composition de la Commission qui est comme le gouvernement de l'Europe. Pour rappel, les directives européennes font partie de notre droit au quotidien, donc de notre vie quotidienne car, moyennant un temps pour les transposer en droit interne, elles deviennent forces agissantes. Bien choisir qui va voter quoi lors du prochain mandat de 5 ans est dès lors d'une importance cardinale surtout dans le contexte international instable qui se précise, voire s'amplifie, possède des relais de déstabilisation au sein même de l'espace européen et peut se conjuguer avec le maintien au pouvoir de forces ultralibérales conservatrices, voire nationalistes et xénophobes. Car la droite domine politiquement l'Europe et le risque réside dans une amplification de ce phénomène qui n'augure rien de bon en matière de justice sociale et de transition écologique, les deux étant liées... et pour lesquelles nous n'avons pas le choix. Croire le contraire relèverait de la poursuite du passage en force et d'une illusion qui coûtera, de toute façon -et personne ne sera épargné- très cher.
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Chronique 180
Socialter : une revue qui vous éclairera
sur tous les enjeux de l'écologie
(et on en a bien besoin)
Vous le savez depuis le temps, LocoBio a à cœur et pour mission de relayer des informations importantes pour tout un chacun. A la fois en tant que personne car cela contribue à nous construire en tant que sujets acteurs de nos vies mais aussi comme citoyens en capacité de se forger une opinion valable et de participer ainsi aux débats de société... bien sûr aux élections européennes du 9 juin prochain. Et en matière d'informations importantes, je recommande la dernière livraison de la revue Socialter (n°63, avril-mai 2024, environ 100 pages, disponible en kiosque pour seulement 7,50 euros ou via leur site à cette adresse : https://www.socialter.fr/kiosque). Je me penche à nouveau volontiers sur cette revue car je dois dire qu'elle s'améliore dans le sens où elle ne cesse pas, car il est nécessaire de changer de paradigme, de suivre sa ligne radicale et riche d'alternatives mais la qualité de même que la variété des articles augmente. Faut-il rappeler que la pluralité de la presse fait partie d'une forme de biodiversité tout aussi indispensable que la diversité biologique ? Tous les pays ne disposent pas de cette chance qui est en fait une lutte quotidienne pour maintenir (certes péniblement vu le regain populiste ici et là) nos régimes démocratiques. Et donc disposer d'un tel medium d'information alternatif, de qualité, n'a rien d'évident, nécessite prise de conscience et soutien ne serait-ce que par un abonnement individuel ou collectif (entreprise, médiathèque, cdi, pensez-y) qui fera au surplus considérablement baisser le prix au numéro (voir : https://www.socialter.fr/ categorie/abonnement-socialter ).
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Chronique 179
Comment le cinéma nous sensibilise
aux grands enjeux environnementaux
Aujourd'hui, petite chronique en mode respiration dans un monde rendu plutôt irrespirable aux sens propre et figuré : on va s'intéresser à de récentes sorties au cinéma qui -en plus d'être de bons films sur le plan artistique- font, comme dirait l'autre, avancer la cause. Et bien sûr des sorties en salle, là où le cinéma existe vraiment comme expérience sensible commune, même si force est de constater que le modèle économique de ce secteur peut difficilement se passer aujourd'hui des fameuses plateformes numériques (pour rappel, coût écologique de ces dernières: indéterminé car impensé, voire volontairement caché pour que la non moins fameuse «transition numérique» synonyme d'abrutissement et d'agressivité pour la masse et d'enrichissement non moins agressif pour une minorité se poursuive tranquillement après le saut massif imputable sans grand hasard à l'épisode pandémie). Mais avant de se jeter à corps perdu dans la grande, belle et unique toile de ces salles heureusement obscures, plein feu sur deux faits d'actualité, une sorte de chiffonnade chaud-froid.
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Chronique 178
Stop à la malhonnêteté intellectuelle
autour de la notion de décroissance !
Le numéro de février 2024 d'une de mes revues préférées, Sciences Humaines, me donne l'occasion de relever un paradoxe propre à cette dernière livraison et, au-delà, à notre société. En effet, les rédacteurs n'ont sans doute pas fait le rapprochement et c'est un peu malheureux car ils proposent d'un côté un long article sur la décroissance mettant quand même globalement en doute sa capacité à assurer le bonheur et de l'autre côté un dossier intitulé « Qui sont les gens heureux ? » où il apparaît que les biens matériels sont loin d'être tout. Mieux (ou pire), ils proposent eux-mêmes le vade me cum « La vie heureuse, mode d'emploi » où force est de constater que tout repose quasiment sur le bien-être non-matériel défendu par la décroissance : faire preuve d'altruisme, savourer et partager de bons repas, exercer un travail qui a du sens, vivre au contact de la nature, aimer et être aimé, de la musique avant toute chose, sortir de chez soi et voyager (pp.56-65). On retrouve bien ici un paradoxe propre à notre société car la tension et les contradictions ne sont pas des moindres entre pôles matériel et non-matériel dès lors qu'il s'agit de définir ce que c'est que « bien vivre ».
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Chronique 177
Une météo mitigée
Bon, je ne parle pas de la météo météorologique car il n'aura échappé à personne qu'elle n'est pas « folle » mais qu'elle reflète la folie documentée des hommes et se caractérise au contraire par des excès de plus en plus fréquents. A ce titre, la sécheresse est telle depuis 3 ans outre-Pyrénées, donc pas loin, que les autorités catalanes ont déclaré en plein hiver l'état d'urgence. Concrètement, cela signifie une baisse drastique de l'utilisation de l'eau par les secteurs agricole et industriel de même que l'interdiction d'arroser son propre jardin. Moi qui passe mon temps à défendre l'agriculture urbaine, nous voilà mal barrés... surtout si la situation ne rentre pas dans l'ordre (pour cela, il faudrait un mois de précipitations sans discontinuer, autant dire l'impossible) et que des bâteaux-citernes sont réquisitionnés pour alimenter Barcelone en eau potable. Dire que cette belle ville a basé son attractivité sur le tourisme. Il y a fort à parier que les modèles de développement local vont connaître dans un avenir proche quelques révisions et la notion d'attractivité changer de contenu : on risque tout simplement de ne plus aller faire la teuf dans « l'auberge espagnole » ni même ses études car, tout simplement, il y aura des risques en approvisionnement d'une denrée de base, l'eau consommable.
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Chronique 176
Des terres pour du lien...
c'est ce que je vous et ce que je nous souhaite en cette nouvelle année. Car rien de mieux que se relier au sol, aux autres et en particulier à ceux qui ont la lourde et noble tâche de bien nous nourrir, se relier aussi à soi-même comme autant d'objectifs tendus vers un unique cap : la Transition. A cette fin, je vous suggère une résolution qu'il serait bénéfique de tenir, en mode s'il n'y en avait qu'une ce serait celle-ci qu'il faudrait tenir. Alors quoi ? Eh bien soutenir l'association Terre de liens qui s'attache à protéger les terres de la pression exercée sur elles parce qu'uniquement perçues à travers le prisme du foncier, donc de ce qui est lucratif. L'idée est en effet, depuis plus de 20 ans, d'acquérir ces terres pour y installer des paysans, donc hors de la logique dominante d'une agriculture nocive pour l'environnement et la santé publique, et connecter ces installations avec une implication citoyenne. Évidemment (mais pas exclusivement tant la question de l'agriculture se pose aussi dans les villes même et dans leur périphérie immédiate afin de nourrir au plus près la population en limitant les transports polluants, afin de « verdir » le tissu urbain, etc...), cette action s'inscrit aussi dans une perspective de redynamisation des espaces ruraux. Et cet aspect n'est pas des moindres à un moment où la « ruralité », de thème n'intéressant personne, est récupérée pour l'essentiel par des mouvances politiquement conservatrices mais économiquement très néo-libérales, dérégulatrices et très responsables du déséquilibre actuel dans l'organisation du territoire, à savoir des campagnes qui ont été désertées au profit de villes devenues obèses, les unes étant chargées de nourrir sans fin et sans voix au chapitre les secondes.
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Chronique 175
En guise de bilan et de perspective...
... Figurez-vous que LocoBio s'offre, mais oui soyons fous et que diable un peu de légèreté, une pause hivernale. On ne dirait pas mais, mine de rien, proposer chaque mois depuis des années une réflexion sur les enjeux de la Transition et surtout les solutions pour la mener à bien, ça use, ça use et pas que les souliers. Mais c'est pour la bonne cause et toujours avec plaisir. C'est donc pour rester fraîche face à tout ce qui nous attend de beau et nécessaire pour sortir de l'apparente impasse dont nous avons hérité que je vous propose ce mois-ci une chronique de fait plus « light ». J'ai ainsi choisi de mettre en lumière 2 ressources qui peuvent vous être utiles au cas où des étrennes reçues à Noël ou de l'argent gagné grâce à la revente illico presto de vos cadeaux vous aurait déjà rapporté quelques subsides...
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Chronique 174
2 conditions nécessaires pour mener à bien
la transition des systèmes alimentaires
Je crois que ce qu'il y a de plus pénible à notre époque, c'est cette sensation de tourner en rond et d'être pris -il faut le dire- pour des cons. Oui, une étrange, pesante et révoltante sensation d'enfermement dans des schémas qui, à force de ne pas être les bons, nous ont foutus dedans et nous maintiennent dans -il faut le dire aussi- une fiéffée merde qui n'a rien de fertile. Les systèmes alimentaires, c'est-à-dire la manière dont tout est organisé pour nous nourrir (besoin faut-il le rappeler primaire, quotidien, à nous humains non transformés) du « champ à l'assiette », oui ces systèmes n'échappent malheureusement pas à la confusion générale. Par confusion, j'entends au premier chef la confusion mentale, soit une incapacité profonde, de longue date, à appréhender rationnellement les problèmes qui se posent. Et, dans ce cas, ce n'est pas un problème de complexité qui serait liée à la transition écologique dans son ensemble, laquelle inclut celle des systèmes alimentaires. Car on dit souvent qu'envisager toutes les interactions entre les secteurs d'activité, à toutes les échelles territoriales, cela nécessite une pensée complexe que... que... que qui l'a, putain non c'est trop difficile ! Ah bon, désolée mais je pensais appartenir à l'espèce supérieure, celle supérieurement intelligente et même que c'est pour ça qu'elle roule des mécaniques et emmerde littéralement le monde.
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Chronique 173
Vive la Transition, haro sur le gaspillage alimentaire !
On le sait, assurer la transition vers une économie plus durable, c'est-à-dire dire décarbonée, est une priorité, pour ne pas dire LA priorité. En ces temps de dispersion et de déception record liée aux guerres, aux attentats, à la récupération d'une peur et d'une colère légitimes par des acteurs politiques irresponsables, à une recherche tournée qui vers des solutions hors-sol en matière d'agriculture qui carrément vers la conquête spatiale... il n'est pas inutile de le répéter pour la énièèmmme fois. Alors comment agir ? Plusieurs secteurs sont émetteurs de ces gaz à effet de serre qu'il faut impérativement, drastiquement et vite vite vite réduire car ce sont eux qui sont -donc les activités humaines sont- responsables d'un mortel réchauffement climatique. Au passage, quand je dis « mortel », ce n'est pas seulement pour l'espèce humaine qui après tout n'aurait que ce qu'elle mérite; cela inclut tous les êtres vivants d'une planète bien vivante depuis bien longtemps, qui en abrite des règnes et des espèces qui n'ont rien demandé, que l'on exploite ou au mieux impacte et vis-à-vis desquels nous avons une responsabilité majeure, pour ne pas dire LA responsabilité fondement de notre humanité. Cela dit, que faire concrètement, à sa petite échelle, sachant comme vous le savez déjà aussi que je suis contre une hyper-responsabilisation des individus tant les institutions et des organismes comme les entreprises ont une partition notoire à jouer ? Eh bien il faut progresser en prenant secteur par secteur et envisager quoi de possible suivant l'empreinte carbone de chacun. Ainsi, à partir du moment où notre alimentation représente près du quart de cette empreinte, en 3ème position derrière le transport et le logement, il y a beaucoup à faire dans ce domaine clef pour au moins deux raisons : il concerne des besoins vitaux quotidiens et nous relie sans que l'on en ait une conscience suffisante à tout l'écosystème économique, à tout l'écosystème tout court (agriculteurs, autres animaux, végétaux, cours d'eau, etc...) et donc aux besoins également vitaux des co-habitants de notre planète..
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Chronique 172
Pourquoi nous n'avons plus le temps.
A propos de la sobriété foncière
et de la sobriété en général
comme solutions pour s'en sortir
Oula, vous allez peut-être penser que ça ne s'arrange pas du côté de LocoBio, qu'on se prend bien la tête au sens où on s'attaque à du maousse costaud au niveau conceptuel et qu'en plus on entend changer le monde. Eh oui, je l'avoue. Mais le propre de chroniques comme celle-ci (la 172 ème du genre depuis plus de 15 ans quand même!) est justement de coller à l'air du temps, aux enjeux d'une époque et quel autre enjeu -d'accord massif mais est-ce ma faute?- que de sortir le monde actuel de l'impasse mortifère dans lequel une minorité toujours agissante l'a plongé ? Donc je persiste et je signe, c'est le cas de le dire..
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